Des paroles de justice, de pardon et d’espoir. Toujours hospitalisé après avoir reçu plusieurs balles dans les jambes, le nouvel évêque de Rumbek (Soudan du Sud), Mgr Christian Carlassare, a tenu des propos d’une grande force à l’égard de ses agresseurs lors d’un entretien accordé à l’agence d’information catholique italienne, SIR. Toujours en convalescence à l’hôpital de Nairobi (Kenya), sa messe d’ordination épiscopale prévue le 23 mai a été reportée. Une situation qui ne l’empêche pas d’appeler au pardon.
Les personnes qui ont fait cela ont besoin de se sentir aimées, malgré ce qu'elles ont fait.
En entendant son appel au pardon, "de nombreuses personnes se sont tournées vers moi avec beaucoup de respect, louant cette intention", raconte-t-il. "D’autres, en revanche, ont déclaré que la justice était plus nécessaire que le pardon". Et il le confirme : "Il est nécessaire de pouvoir assumer la responsabilité des crimes commis". Mais "il n’en demeure pas moins que, face au mal qui habite le monde, seul le pardon donne de l’espoir pour l’avenir".
"Tout en demandant justice et en exigeant que le processus judiciaire se poursuive, il y a aussi un besoin de pardon intérieur. Cela ne veut pas dire faire table rase de ce qui s’est passé", reprend le jeune évêque. "Les cœurs doivent être guéris par le pardon. Le pardon est avant tout un besoin qui surgit en soi. Mais je pense que cela peut aussi être un besoin de l’autre, quand il reconnaît sa culpabilité, avec la volonté de changer parce qu’il se sent aimé".