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L’infiniment grand et l’infiniment petit

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Benoist de Sinety - publié le 25/04/21
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Il y a quelque chose d’extraordinaire de voir que Dieu puisse avoir besoin de pain et de vin pour se communiquer à cette humanité capable de transpercer le mystère de l’espace ou des fonds marins les plus inconnus.

Au Québec, il y a quelques jours, des milliers de bouteilles de vin de messe ont été saisies par les autorités de l’État au motif que leur vente n’était pas déclarée aux services fiscaux. Effectivement elles étaient disponibles dans des boutiques qui n’avaient pas la licence pour vendre de l’alcool. Rassurons-nous, le Canada ne manquera pas pour autant de vin de messe !

Le même jour, nous pouvions suivre en direct le décollage de la capsule spatiale transportant notre compatriote Thomas Pesquet et ses compagnons vers la station spatiale. Je n’avais qu’un an en 1969, mais je sais, par le récit familial, combien l’émotion fut forte pour les adultes d’alors d’assister à l’alunissage des premiers humains. Depuis le train où je voyageais, regardant sur l’écran de mon téléphone les derniers pas de ces hommes sur la terre avant six mois, je ressentais une émotion profonde. Merveille du courage humain et merveille du génie scientifique qui permet qu’à la seconde décidée, se produise l’événement envisagé !

Il y a comme un vertige de considérer ces deux événements. D’un côté l’infiniment grand et de l’autre l’infiniment petit. Et réciproquement. Il y a quelque chose d’extraordinaire de voir que d’un côté Dieu puisse avoir besoin de pain et de vin pour se communiquer à notre humanité, laquelle peut par ailleurs transpercer le ciel avec fougue et enthousiasme. Et, dans le même temps de constater à quel point notre désir s’exprime, irrépressible, de percer le mystère d’un au-delà qui nous captive. Un au-delà qui nous entraîne aussi vers les abysses : si l’on en croit un formidable livre, les fonds marins n’ont pas fini de nous livrer leurs mystères. Dans l’Incroyable Victoire des cachalots (Éditions de l’Onde) Alain Sennepin nous entraîne dans deux siècles de guerres entre les baleiniers et les léviathan des mers. Et il nous laisse, incrédules, devant la manière dont les mastodontes ont su élaborer une stratégie pour confondre notre puissance humaine.

Il y a de quoi là aussi réfléchir, plutôt que de regarder avec suffisance les défenseurs de l’environnement. Il y a dans la nature, des forces et des énergies qui se déploient et qui doivent nous interroger. Il serait trop simple de nous contenter d’envoyer des fusées sur la Lune. D’ailleurs ces capsules spatiales n’emportent pas simplement des hommes en quête d’aventures, mais des scientifiques qui profitent de cet espace-temps pour tester, expérimenter ce qui demain nous permettra de vivre mieux sur Terre. Des horizons lointains de l’espace aux fonds marins les plus inconnus, n’est-ce pas après tout la seule question à laquelle nous ayons à répondre ? Et surtout le seul devoir auquel nous ayons à rendre compte : que faisons-nous de ce qui nous est confié ? Après tout, si Dieu choisit d’avoir besoin de pain et de vin pour se communiquer à nous, ne serait-ce pas aussi pour nous aider à ne pas perdre que l’essentiel se joue non pas au-dehors mais au plus proche de nous ?

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