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La disparition d’ATD-Quart Monde au Cese provoque des remous

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Agnès Pinard Legry - publié le 21/04/21
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Le mouvement ATD-Quart Monde ne va plus siéger au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à partir du mois prochain, prévoit la réforme de l’institution. Un choix qui suscite de nombreuses réactions par l’image qu’elle renvoie : une énième marginalisation des plus pauvres.

L’annonce aurait pu passer inaperçue. Conformément à la loi du 15 janvier 2021 réformant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le mouvement ATD-Quart Monde va perdre son siège au sein de l’institution à partir du mois prochain. "Alors que la pauvreté et la grande pauvreté augmentent significativement dans notre pays, les représentants des plus pauvres dans la troisième Assemblée de la République y seront moins nombreux", a dénoncé Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD-Quart Monde, à l’annonce de la nouvelle composition du Cese.

Fondée par le père Joseph Wresinski, ATD-Quart Monde siège au sein de Cese depuis 1979. Elle y apporte grâce à son ancrage quotidien et à sa pratique de la participation des personnes les plus pauvres une expertise propre et unique sur les questions de société. Parmi les travaux menés par le mouvement au Cese on retrouve le fameux rapport "Grande pauvreté et précarité économique et sociale" de père Joseph Wresinski qui a permis de donner une définition de la grande pauvreté reprise dans des textes de loi en France et à l’ONU et a initié la création du Revenu Minimum d’Insertion (RMI). On retrouve également le rapport sur "L’évaluation des politiques publiques en matière de lutte contre la grande pauvreté" de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ancienne présidente d’ATD Quart Monde, qui a permis d’élaborer la loi d’orientation de lutte contre les exclusions de 1998, ainsi que celles sur la Couverture maladie universelle et le Droit au logement opposable.

Deux sièges pour les 15 % de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Parce que cette suppression apparaît aux yeux de beaucoup comme injustifiée, plusieurs voix se font entendre pour demander sa réintégration. Quarante et une personnalités issues du monde politique, associatif et universitaire, – parmi lesquelles la maire PS de Lille Martine Aubry, la présidente LR de la région Ile-France Valérie Pécresse, des députés de plusieurs bancs, Thierry des Lauriers, directeur général d'Aux captifs, la libération ou encore Véronique Fayet, présidente du Secours catholique – ont ainsi signé une pétition afin de réclamer son retour. "Deux. C’est le nombre de sièges dévolus aux représentants de la lutte contre la pauvreté sur les 175 que comptera le nouveau Conseil économique, social et environnemental (CESE). Deux sièges pour les 15% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté", s'insurgent les signataires. "Oui, le Cese peut devenir l’avant-garde de la démocratie participative. Mais pour cela, il se doit d’être représentatif de l’ensemble de la société, sans oublier celles et ceux qui sont déjà bien trop souvent oubliés".

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