Souvent rêvé, jamais organisé, le voyage du pape François en France agite régulièrement la communauté chrétienne. "J’ai bien senti que si le pape François devait venir en France, Marseille serait au programme", confirmait récemment Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de la cité phocéenne, à Aleteia. Le prélat, reçu en audience privée par le souverain pontife au début du mois d'avril, est convaincu que la deuxième ville de France rejoint en plusieurs aspects les attentions pastorales du pape François. Marseille est "la porte d’entrée" d’un prochain pèlerinage du pape François en France, a-t-il assuré invitant officiellement le pontife à se rendre dans sa ville à la Toussaint prochaine, notamment à l’occasion du grand rassemblement de la famille ignatienne à Marseille où 8.000 personnes sont attendues.
"C’est d’abord une ville européenne ouverte sur la Méditerranée. On y retrouve un métissage fort, des échanges culturels", détaillait-il, avant de souligner aussi la grande pauvreté économique de certains quartiers. Il ajoutait alors que Marseille est aussi la ville par laquelle, selon la tradition, le christianisme est arrivé en France, avec les venues de Lazare, Marie et Marthe, "trois figures dont la fête vient d’être établie au calendrier par le pape, le 29 juillet". Le Pape "pourrait à travers ces saints mettre en valeur l’apostolat de l’amitié comme chemin de l’Évangile et celui des femmes dans l’Église".
Le prélat est convaincu que la présence du pape à Marseille serait une nouvelle et grande occasion de dialogue interreligieux et de promotion de la paix. "Une telle visite s’inscrirait dans l’esprit de Bari", imaginait-il, en référence à cette ville italienne qui a accueilli les évêques du pourtour méditerranéen ainsi que le pape François, tous désireux de faire avancer la fraternité, la justice et la solidarité dans le bassin.
Un tel déplacement, affirme Mgr Aveline, permettrait aussi de développer une "théologie de la Méditerranée". Cette théologie régionale a été théorisée par le pape François en 2019 lors d’un colloque à Naples et reprise par des évêques du pourtour méditerranéen lors d’une réunion à Bari (Italie) en février 2020 – une réunion à laquelle avait participé Mgr Aveline.
Il est tellement imprévisible dans ses choix que nous ne serions pas étonnés qu’il vienne !
Interrogé sur une éventuelle visite prochainement en France, un responsable de premier plan de la diplomatie vaticane confie que "cela ne se ferait pas" mais qu’il "rêverait" de voir le Pape inaugurer Notre-Dame de Paris un fois celle-ci restaurée, soit en 2024. "Je pousse en ce sens", déclare-t-il encore. Reste que ces confidences ont été faites avant la rencontre du pontife avec l’archevêque de Marseille et que cette rencontre a pu inciter le pape François à saisir spontanément l’invitation qui lui était renouvelée. Comme le résume bien Mgr Aveline : "Si vous voulez une réponse de jésuite : il est tellement imprévisible dans ses choix que nous ne serions pas étonnés qu’il vienne !"