L’enlèvement de trop. Après le kidnapping dimanche 11 avril de sept religieux dont deux Français près de Port-au-Prince, l’Église d’Haïti a demandé aux institutions catholiques du pays, notamment les écoles et les universités, d’observer un arrêt de travail ce jeudi. "Les bandits" qui "agissent en toute quiétude" semblent avoir "plus de pouvoirs que l’État et la police", ont regretté les évêques dans un communiqué. Outre cet arrêt de travail, l’épiscopat haïtien a indiqué que de nombreuses messes seront également célébrées ce jeudi "pour demander à Dieu de changer Haïti".
La descente aux enfers de la société haïtienne.
"Depuis quelque temps, nous constatons la descente aux enfers de la société haïtienne", a regretté en début de semaine l’archevêque de Port-au-Prince, Mgr Max Leroy Mésidor. "Les forces du mal parlent haut et fort, terrassent notre pays et menacent gravement notre espérance de peuple. La violence des bandes armées prend une proportion sans précédent. Ainsi, la peur s'installe dans les esprits et dans les cœurs".
"Les prêtres, les pasteurs, les religieux, les religieuses se dépensent corps et âme, pour le développement humain intégral de leurs frères et sœurs", a également souligné Mgr Max Leroy Mésidor. "Ils sont en droit comme tout citoyen d'ailleurs, d'attendre respect et sécurité. Ils ne cèderont pas face à l’intimidation". Aucune nouvelle des religieux enlevés n’a pour l’instant été communiquée.
Haïti, dont plus de la moitié de la population est catholique, est le pays le plus pauvre du continent américain. Il traverse depuis plusieurs mois une profonde crise politique avec la décision du président, Jovenel Moïse, de terminer son mandat le 7 février 2022 alors que pour l’opposition et une partie de la société civile il devait s’achever le 7 février 2021.