Dans la nuit du dimanche au lundi de Pâques, l’église Saint-Joseph des Nations (XIe arrondissement de Paris), a été la cible d’un cambriolage. Les portes de l’église ont été forcées. Les voleurs ont emporté le gros coffre contenant notamment le produit des quêtes de Pâques, trois troncs (vides) ainsi que deux ciboires récupérés en forçant les portes du tabernacle. Les hosties ont été retrouvées sur la nappe de l’autel, tandis que l’hostie de l’adoration a été emportée par les malfrats. Un appel a été lancé au sujet de l’un des deux ciboires, qui a notamment été utilisé lors de la messe du Jeudi saint, car la police aurait besoin de photos pour l’identifier.
Une messe de réparation est prévue ce samedi 17 avril au matin. Il s’agit d’un rite pénitentiel célébré en vertu du droit canonique lorsqu’une "action gravement injurieuse" est commise dans un lieu sacré et que les fidèles y voient matière à "scandale" ; or un grand nombre de paroissiens ont été frappés d’apprendre ce cambriolage, qui avait manifestement un but crapuleux.
Je vous invite à remplir votre sentiment de blessure par le souffle de l’Esprit saint.
Le curé de la paroisse, le père Bernard Maës, a constaté le vol en se rendant dans l’église le lundi matin de Pâques, puisque les marques de l’effraction étaient visibles. Comprenant parfaitement le choc ressenti par des paroissiens très attachés au sanctuaire, il espère cependant que celui-ci sera dépassé par la joie de Pâques, la plus grande fête du calendrier chrétien, qui a été marquée par le baptême de deux catéchumènes à Saint-Joseph. "Je vous invite à remplir votre sentiment de blessure par le souffle de l’Esprit saint, consolateur, réparateur et vivifiant", a-t-il expliqué au cours de son homélie durant la messe du dimanche 11 avril, dans l’après-midi.
Par ailleurs, faisant observer que ce cambriolage avait été clairement motivé par les quêtes de Pâques, le curé a indiqué que la paroisse se doterait très prochainement d’un matériel adéquat pour que les quêtes puissent se faire aussi par carte bancaire - via les "paniers sans contact".
Une plainte a été déposée et la police a pris les empreintes. L’assurance devrait couvrir les pertes en espèces. Il s’agit du premier cambriolage que subit l’église en quarante ans.
Dans la nuit du vendredi 9 avril, la chapelle Notre-Dame Réconciliatrice, située à 500 mètres de Saint-Joseph, a également fait l’objet d’un cambriolage. Cette chapelle, qui remplace un précédent sanctuaire édifié par les Salettins (Notre-Dame de la Salette promettait en 1846 de grands malheurs à la France si celle-ci ne se convertissait pas), est actuellement dévolue à l’aumônerie tamoule sri-lankaise.
Ce cambriolage intervient alors que l’église fait l’objet de travaux de restauration depuis deux ans. Fin janvier, l’église Saint-Joseph avait récupéré son coq en cuivre doré à la feuille d’or et sa croix en fer forgé (350 kilos), culminant au sommet du clocher, à 50 mètres de hauteur. Il y a près de douze ans qu’ils avaient été retirés du clocher, pour des raisons de sécurité, et viennent juste d’être restaurés. Le chantier de restauration de l’église a débuté en janvier 2019 et s'achèvera en juillet 2021 par la rénovation du beffroi, la révision du mécanisme des cloches et la restauration des cadrans de ses horloges.