"Sans les gens de la mer, de nombreuses région du monde mourraient de faim", rappelait avec justesse le pape François en août dernier. Parce que 90% du commerce mondial se fait par voie maritime, le rôle de ces "gens de la mer" est essentiel. Malheureusement, ils se retrouvent une nouvelle fois oubliés de la crise sanitaire.
Alors que de nombreux gouvernements empêchent les bateaux d’accoster dans leurs ports afin de contenir la propagation du Covid-19, plus de 400.000 marins se sont retrouvés coincés sur des navires longtemps après l’expiration de leur contrat initial, dénonce la Commission internationale catholique pour les migrations (ICMC). Beaucoup souffrent de traumatismes graves ainsi que de problèmes de santé mentale et physique.
En temps normal, les navires adoptent une politique de "changement d’équipages". Tous les quatre à dix mois, l’équipage d’un navire est ainsi remplacé par un autre afin d’éviter l’épuisement de l’équipage et leur permettre de retrouver leurs familles jusqu’à leur prochain contrat. Malheureusement, avec cette impossibilité pour de nombreux cargos d’accoster dans les ports, ce changement d’équipage n’a pas lieu et les marins se retrouvent souvent contraint de continuer à travailler "sans contrat valide et au-delà de la limite de 11 mois en mer prescrite par le droit international".
Dans le même temps, les marins nouvellement recrutés en attente de monter à bord d’un navire se retrouvent bloqués dans des hôtels et des dortoirs souvent précaires sans possibilité de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.