Les chrétiens sont-ils la dernière obsession de Peta ? Après avoir réussi à écouler plus d’une tonne et demie de fromage en quelques heures le 26 mars grâce à une incroyable opération digitale, les moines de l’abbaye de Cîteaux (Côte d’Or) ont suscité l’intérêt de Peta. Spécialisée dans la défense des droits des animaux, l’association a écrit à l’abbaye afin de demander aux moines "de faire preuve de compassion envers les autres créatures de Dieu en passant aux fromages végans".
"Aujourd’hui le vent tourne", peut-on ainsi lire dans le courrier adressé par Peta à l’abbaye de Cîteaux "et de plus en plus de personnes délaissent le lait et ses produits dérivés en faveur d’alternatives végétales, plus saines et sans cruauté. Que diriez-vous de faire évoluer votre tradition fromagère en passant à une production éthique ?".
Allant encore plus loin, des responsables de l’association ont écrit au pape François afin de lui demander de diffuser "un message de compassion pour tous, en encourageant à célébrer la résurrection du Christ autour d’une table sans animaux". Peta demande ainsi au souverain pontife "d'encourager les catholiques à étendre les principes de charité et de compassion à tous les êtres vivants en laissant les animaux hors de leur assiette à Pâques". Si le message n’a rien d’agressif en soi et invite à une réflexion, on peut s’interroger sur la différence entre l’écologie intégrale et le respect de la nature et le véganisme.
Là où l’écologie intégrale suppose en effet une protection globale de l’humain, de la nature, des écosystèmes face à la culture du déchet qui empoisonne le monde moderne, le véganisme s’apparente à une dérive idéologique qui touche à l’intime, à savoir notre alimentation. Une intrusion qui a un caractère particulièrement gênant et infantilisant.