Tout commence en 1804. Cette année là, Napoléon, qui se trouve à Saint-Cloud, promulgue un décret impérial sur les sépultures. Il déclare, entre autre, que les tombes devront désormais être mises en dehors des murs de la ville, dans des endroits ensoleillés et aérés, afin de contrer les épidémies. Deux ans plus tard, ce décret est étendu au Royaume d'Italie.
Obéissant à ces nouvelles directives, les Clarisses du monastère de Fara in Sabina en Italie, entreprennent de déterrer les corps de leurs soeurs décédées situés dans le cimetière privé pour les déplacer en dehors de la ville. Que ne fut par leur surprise en ouvrant les tombes de découvrir que les dix-sept corps sont restés dans un parfait état de conservation ! Tout était intact... jusqu'au muscles ! Devant ce qu'elles interprètent comme un véritable miracle, les religieuses décident de garder secrètement les corps et de les conserver à l'intérieur du monastère.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Plus d'un siècle plus tard, alors que la seconde guerre mondiale fait rage, le monastère est bombardé par les Américains en 1944. Il faut attendre presque vingt ans, soit en 1963, pour que la mère abbesse, Beatrice Mistretta, décide de reconstruire le monastère grâce à l'aide de toutes les soeurs. Pour faciliter le travail, elle décide même de changer les règles strictes. Les soeurs ermites, qui vivaient auparavant dans un silence complet, sont désormais autorisées à parler.
Alors que les travaux commencent, les religieuses découvrent, dissimulés dans la maçonnerie, le corps des fameuses dix-sept religieuses momifiées ! Après une analyse au carbone 14, la date est confirmée. Il s'agit de religieuses du milieu du XVIIe siècle, sans aucun doute les fondatrices du couvent comme le confirme la date de fondation du monastère.
Éblouies par un tel miracle, les Clarisses décident, en 1994, de placer les corps momifiés dans une urne de verre en les revêtant de l'habit de l'Ordre. Etonnement, aucun corps ne s'effondre ! Aujourd'hui, elles continuent de se recueillir auprès de leurs "grandes soeurs" et voient, dans ce miracle, un véritable signe de sainteté.