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Le Liban, prochain voyage du pape François ?

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Arthur Herlin - publié le 30/03/21
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Risque de guerre civile, situation des chrétiens, crise migratoire, crise politique… Si le pape François a fait part de sa volonté de se rendre au Liban, le pays du cèdre réunit par ailleurs toutes les conditions à la réalisation d’un prochain voyage apostolique. Aucune date n’a pour le moment été avancée mais un voyage est à l’étude et pourrait bien avoir lieu en 2022.

Sept mois après la double explosion dans le port de Beyrouth d’août 2019, le Liban continue de s’enfoncer inexorablement dans une crise majeure. Une situation qui n’a pas échappé au pape François qui avait, dans la foulée de l’explosion, appelé à une Journée universelle de prière et de jeûne. Après avoir reçu le ministre libanais des Affaires étrangères, le souverain pontife avait aussi envoyé dès septembre son secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin. Le haut prélat avait alors confié une prière du Pape exclusivement dédiée au Liban, témoignant de son attention toute particulière pour ce pays "messager de paix et de réconciliation".

Des gestes et des actes qui n’ont plus laissé place au doute : le Liban est bien au cœur des préoccupations du pontife argentin. À tel point que le pape François, à peine rentré de son voyage en Irak en février 2021, a évoqué le Liban à plusieurs reprises, ne cachant plus son souci pour le pays. Il "a la force d’un grand peuple réconcilié, comme la force du cèdre", a-t-il souligné dans l’avion qui le ramenait d’Irak. Mais il est "en ce moment en crise, en crise de vie" et "souffre" car il a "la fragilité des diversités non réconciliées". Le Pape a alors confié qu’une étape au Liban avait été envisagée sur le chemin de l’Irak, "mais ça m’a semblé trop peu". "J’ai écrit une lettre et promis de faire un voyage au Liban", a-t-il alors affirmé.

Au cours de son voyage apostolique, le pape François pourrait parler du Liban comme d’un "modèle à sauver" pour le Moyen-Orient, a récemment souligné Mgr Édouard Daher, archevêque grec-melkite catholique de Tripoli et du Liban-Nord. Car la situation politique, économique, sociale et sanitaire "ne cesse de s’aggraver". "Aujourd’hui, tout est en panne ici", s’alarme-t-il. "Le souci d’un Libanais n’est pas de “bien vivre” mais de “survivre”". Alors que la monnaie locale chute – la livre libanaise a perdu 90% de sa valeur par rapport au dollar – et la moitié de la population est passée sous le seuil de pauvreté, la venue du Pape agirait donc selon lui comme une consolation pour tous les Libanais.

Dans ce contexte, la situation des chrétiens, minoritaires mais non-négligeables, (ils représentent plus de 30% de la population, ndlr) s’avère préoccupante. Le Vatican est particulièrement attentif à ce que vivent les institutions catholiques, fortement perturbées par la crise. En guise d’exemple, sur les 330 écoles catholiques que compte le pays, 80% sont menacées de fermeture. "Nos institutions, nos écoles, nos hôpitaux, les cliniques sont tous en danger en ce moment…", s’est inquiété auprès d’Aleteia Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États au Vatican, l’équivalent du ministre des affaires étrangères. Une visite du Pape, estime-t-il, permettrait donc d’encourager les chrétiens, les maronites en particulier, "qui ont besoin d’aide et qui méritent d’être soutenus par le successeur de Pierre".

Autre aspect incontournable auquel est particulièrement sensible le pape François, le drame des migrants. "Le Liban est si généreux dans l’accueil des réfugiés", s’est réjoui spontanément le pontife dans l’avion après avoir quitté Bagdad. Ils sont près de 2,5 millions, principalement venus de Syrie. Pour le responsable de la diplomatie vaticane, le pontife pourra exhorter la communauté internationale à intervenir sur ce plan. "C’est ce qu’elle fait actuellement mais peut-être pas suffisamment", estime-t-il.

Renforcer le Liban dans ce moment de crise.

Si aucune date n’a pour le moment été avancée, un voyage est donc bien à l’étude et pourrait bien avoir lieu en 2022. Pour Mgr Gallagher de nombreux enjeux cruciaux entourent un tel déplacement. Mais "l’objet principal serait évidemment de renforcer le Liban dans ce moment de crise".

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