Les catholiques et les orthodoxes vont-ils bientôt fêter Pâques ensemble ? président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, le cardinal Kurt Koch a soutenu qu’une date de Pâques commune pourrait être un signe "d’encouragement" pour le mouvement œcuménique. Une proposition soutenue par le Patriarcat de Constantinople auprès du Conseil œcuménique des Églises (COE) ainsi que par l’archevêque orthodoxe Job Getcha de Telmessos. Ce dernier a suggéré 2025, qui marquera le 1.700e anniversaire du premier concile œcuménique de Nicée, comme année pour introduire cette réforme du calendrier.
Un souhait cher au pape François
Pour les catholiques comme pour les orthodoxes, Pâques est le sommet de la vie liturgique. Mais en raison de différences dans les calculs, elle n’est pas célébrée à la même date. Sujet de discussions régulier dans le dialogue œcuménique, la date de Pâques a été abordée pour la première fois lors du concile de Nicée, en 325. À l’époque, la date est fixée au dimanche qui suit la fête juive de la Pâque. "La difficulté est apparue plus tard", remarque le cardinal Koch, "lorsque le pape Grégoire XIII a introduit la réforme du calendrier – le calendrier grégorien – qui est devenu dominant dans les églises occidentales, tandis que l’Église orthodoxe a continué d’adhérer au calendrier julien [créé par Jules César autour de 45 avant J.-C. ndlr]". Parce que le calendrier julien calcule une année légèrement plus longue, il a actuellement 13 jours de retard sur le calendrier grégorien.
"Il ne sera pas facile de s’entendre sur une date de Pâques commune, mais cela vaut la peine d'y travailler", a précisé le cardinal Koch. "Ce souhait est également très cher au pape François et aussi au pape copte Tawadros". Le mot œcuménique signifie littéralement "l’ensemble de la terre habitée" ; la terre que nous habitons, nous, catholiques, orthodoxes, protestants… chrétiens. Ce terme a été employé au tournant des XIXᵉ et XXᵉ siècle pour désigner le mouvement pour "l’unité des chrétiens par l’unité des Églises". L’Église catholique n’a rejoint officiellement ce mouvement qu’au moment du concile Vatican II, en 1964, et du décret Unitatis Redintegratio.