Alors que le Sénégal est traversé par la violence depuis l’arrestation d’Ousmane Sonko, principal opposant à Macky Sall, début mars, les évêques du pays appellent chaque citoyen à “la raison, la sagesse et le civisme”.“Pendant qu’il est encore temps, efforçons-nous alors de limiter les dégâts, et même de les arrêter”. Les mots de Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar (Sénégal), sont lourds tant l’heure est grave. Depuis l’arrestation d’Ousmane Sonko, principal opposant à Macky Sall, le 3 mars, le Sénégal est traversé par de violentes manifestations au cours desquelles au moins cinq personnes ont perdu la vie.
Arrivé à la troisième place lors de l’élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko a été accusé début février de viols et de menaces de morts. Des accusations qu’il dénonce, assurant être victime d’un “complot” pour l’empêcher de se représenter à la prochaine élection de 2024. “Nous, évêques du Sénégal, prenons la parole pour exhorter nos chers concitoyens, à tous les niveaux, à faire preuve de raison, de sagesse et de civisme, dans l’intérêt supérieur de notre Nation”, a ainsi déclaré Mgr Ndiaye au nom des évêques du pays.
La tentation de la violence se tapit en chacun de nous.
“La tentation de la violence se tapit en chacun de nous”, alerte l’épiscopat sénégalais. “Elle peut prendre différentes formes : de la violence verbale qui embrase et attise le feu, à la violence physique qui blesse et tue, jusqu’à la violence immorale qui dévie les intelligences et manipule les consciences”.
Mais il est désormais urgent de stopper “l’engrenage de la violence”, martèlent les évêques. “C’est possible, et nous le devons au Créateur, auquel nous croyons, qui attend de nous tous un engagement sincère et vrai, en vue du bien de tous. Nous le devons aussi aux jeunes générations qui attendent de leurs aînés d’hériter des idéaux de vérité, de droiture, de justice, d’entente et de paix, comme un précieux patrimoine reçu de nos ancêtres.”
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