Missionnaire dans le nord du Sikkim (Inde) depuis 2016, le père Federico Highton va à la rencontre des populations et annonce l’Évangile à ceux qui n’ont jamais entendu parler du Christ. Argentin, il est originaire de Buenos Aires, comme le Pape. D’ailleurs, il a la même fougue et le même amour des périphéries que l’actuel pontife. Aujourd’hui, le padre Federico Highton n’attend plus qu’une chose : pouvoir rentrer dans l’Himalaya, qu’il a quitté à l’automne pour soutenir son doctorat, mais où il ne peut pas retourner pour le moment en raison des fermetures de frontières.
Depuis 2016, le prêtre de 40 ans est missionnaire à Naga-Namgor, dans le nord du Sikkim. Ce lieu haut perché à 1.500 mètres d’altitude sur les contreforts de l’Himalaya, aux confins de l’Inde, de la Chine, du Népal et du Bouthan, fait partie du diocèse de Darjeeling. “Le pape François m’a encouragé”, assure-t-il d’ailleurs. “Ma vie sur cette terre, c’est la mission aux frontières. C’est ma vocation”, affirme-t-il avec passion.
Se faire l’ami de tous
Missionnaire dans l’âme, padre Federico se risque dans les lieux géographiques les plus méconnus. “Je préfère les endroits dangereux”, s’exclame-t-il. “Pas le risque pour le risque”, précise-t-il, “mais pour imiter Jésus à la croix”. Il fait partie de la toute petite communauté Saint-Élie, un institut religieux dont le charisme est d’annoncer la Bonne Nouvelle dans les lieux les plus reculés. Dans ce que l’on appelait autrefois le royaume du Sikkim, région mythique du yéti, à la végétation abondante, son objectif principal est de faire la première annonce de Jésus et de la foi catholique à ceux qu’ils rencontrent. Car la population est essentiellement bouddhiste tibétaine. Là-bas, la majorité des habitants sont très pauvres. De nombreuses personnes travaillent dans l’agriculture, cultivant notamment la cardamome. Beaucoup de femmes ne sont pas instruites.
Qu’il pleuve ou qu’il vente, il affronte chemins gadouilleux et sols glissants.
Ce Largo Winch en soutane se déplace en 4×4 et à pied pour se rendre dans la quinzaine de villages dont il est familier, très difficiles d’accès pour certains. Qu’il pleuve ou qu’il vente, il affronte chemins gadouilleux et sols glissants. Il se heurte à une certaine forme de défiance, notamment de la part des autorités des villages qui “sont très vigilantes et n’autorisent pas à aller prêcher la Bonne Nouvelle”. Ce n’est pas simple d’annoncer l’Évangile à un bouddhiste”, déplore-t-il. “Quand un bouddhiste devient catholique, il est rejeté par sa famille et doit quitter le village”, explique le missionnaire. D’où la difficulté. Il a également créé une petite école qui accueilles entre 60 et 70 enfants bouddhistes et hindouistes issus de familles pauvres. Il multiplie les visites à domicile, se rend dans les petits commerces, croise les habitants sur les petits chemins de montagne… En d’autres mots, il se fait l’ami de tous. “Je parle à tout le monde : aux moines bouddhistes, aux pauvres, aux riches, aux enfants, aux politiciens… Il y a même quelques protestants, des musulmans, des sorcières…”, souligne-t-il, avant d’ajouter : “L’amitié, c’est la clef”.
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