Si les étudiants catholiques ne sont pas épargnés par la crise sanitaire et les confinements successifs, il semble que leur foi, ainsi que le soutien des groupes chrétiens qu’ils fréquentent, leur soient d’une aide précieuse.Les médias se sont récemment fait l’écho de la détresse des étudiants, causée par les mesures difficiles prises à leur égard : confinement, cours à distance, absence de sport et d’évènements fédérateurs… Les réseaux Ecclésia Campus et Chrétiens en Grande École (rattachés au Service national d’évangélisation pour les jeunes et les vocations (SNEJV) de la Conférence des évêques de France) se sont intéressés de près à la situation des étudiants, et en particulier à celle des étudiants catholiques, à travers une grande consultation nationale, dont les résultats ont été publiés ce jeudi 18 février.
Cette dernière a mis en exergue l’importance de leur foi pour traverser cette épreuve. En effet, 94% des sondés ont déclaré que leur foi constitue un soutien pour faire face à la crise sanitaire actuelle. Une foi personnelle, bien ancrée, dans la mesure où c’est d’abord la confiance en Dieu et l’expérience de sa présence – avant les relations communautaires – qui les ont aidés. Commentant les résultats de l’étude lors d’une conférence de presse ce jeudi 18 février, le père Régis Peillon, responsable national de la pastorale étudiante, a souligné la profonde spiritualité de cette génération : “Le fait religieux n’est pas marginal. Leur croyance en l’existence de Dieu est réelle et certaine. De fait, les étudiants catholiques ont été durement éprouvés dans leur foi, notamment à cause de l’absence de célébrations et de temps fraternels.”
Plus confiants que défiants vis-à-vis de l’avenir
Deux éléments pèsent particulièrement sur les épaules des jeunes aujourd’hui : la solitude, et la difficulté à se projeter dans l’avenir. Le père Thibaut de Rincquesen, aumônier de la Sorbonne et de différentes grandes écoles parisiennes, précisait récemment auprès de Aleteia que “cet isolement ampute les étudiants d’une part importante de leur vie. Il les bloque dans leur réflexion et dans la manière dont ils se projettent sur le marché du travail.” D’où l’émergence de nouveaux défis pastoraux : favoriser les relations humaines pour briser la solitude, et les aider à imaginer leur avenir.
En ce sens, l’Église encourage à poursuivre les initiatives déjà mises en place dans de nombreux diocèses, visant à les aider matériellement (épiceries solidaires à Brest, Amiens, Dijon, Paris) ou à leur offrir de vivre la fraternité (envoi de lettres à Lyon, accueil dans des familles à Nice). La CEF encourage également le développement du service civique au sein de l’Église, afin de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes. En partenariat avec le mouvement des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), les aumôneries sont ainsi poussées à diffuser des propositions de stages, d’alternance ou d’emplois, au sein des groupes chrétiens et des campus.
Cependant, malgré cette période complexe, les étudiants catholiques sont remplis d’espérance. Le père Vincent Breynaert, directeur du SNEJV, souligne en effet leur forte capacité à espérer. Alors même qu’ils sont souvent découragés (31%), les étudiants catholiques se déclarent plus confiants dans l’avenir (45%) que défiants (27%). Une espérance soutenue par une foi vivante, nourrie par les liens avec leur aumônerie, le scoutisme ou encore des communautés religieuses.
Lire aussi :
Le kit de survie spirituelle des étudiants confinés
Lire aussi :
“L’isolement ampute les étudiants d’une part importante de leur vie”
Du 29 janvier au 7 février 2021, près de 2.640 étudiants catholiques – dont deux tiers de femmes – âgés de 17 à 25 ans, ont répondu à la consultation initiée par le SNEJV.