Le plus grand retable gothique d’Europe, abrité dans la basilique Sainte-Marie de Cracovie (Pologne), a retrouvé sa splendeur d’origine. Après six ans de restauration, le plus grand retable gothique d’Europe est à nouveau visible aux yeux des fidèles. “J’espère que, comme il y a des siècles, les parents amèneront leurs enfants et les enseignants leurs élèves pour raconter les histoires de la vie de Jésus et de Marie”, a déclaré le père Dariusz Raś, archiprêtre de la basilique Sainte-Marie de Cracovie (Pologne), là où est conservé le retable.
Sculpté par le maître Weit Stwosz à la fin du XVe siècle, cet immense retable, qui mesure 16 mètres de haut et 11 mètres de large, doit sa réalisation aux fidèles de la ville qui ont intégralement financé le projet. Le programme iconographique, centré autour de la Mère de Dieu et son rôle dans la mission de son Fils, a sûrement été inspiré par la Légende dorée de Jacques de Voragine.
Dans la prédelle, on distingue l’Arbre de Jessé, l’arbre généalogique de la famille de Marie. Plus haut, c’est la scène de la Dormition de Marie que l’on aperçoit, où le Christ soulève le corps et l’âme de sa mère au Ciel. Tout en haut, on retrouve le thème final, le couronnement de la Vierge, reine du Ciel et de la terre. Dix huit autres scènes de la vie de la Vierge complètent le retable, à l’intérieur mais aussi sur portes qui permettent de le fermer.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le retable est démonté et emporté par les Allemands. Retrouvé après la guerre, il est ramené en 1946 à Cracovie mais dans un très mauvais état. Restauré plusieurs fois, notamment dans les années 1950, il faut attendre 2015 pour qu’une grande campagne soit lancée afin de lui redonner son éclat d’origine. Grâce à des sources d’archives et des photographies anciennes, les restaurateurs on pu ainsi rendre au retable son aspect initial. Les manques ont été bouchés et le nettoyage a permis de retrouver d’anciennes polychromies.
De surprises en surprises
Au cours du chantier, les artisans ont fait des découvertes étonnantes. Ils on retrouvé, caché au sommet du retable, un morceau de papier avec l’inscription d’un charpentier qui travaillait sur l’autel en 1957. Autre découverte majeure : la date de 1486 inscrite sur l’apôtre saint Jean dans la scène de la Dormition de la Vierge. Cette date n’avait jamais été découverte auparavant. “Jusqu’à présent, il n’y avait aucune mention d’une inscription sous forme de date, de signature, d’inscription ou de cachet”, raconte enthousiaste, Jarosław Adamowicz, responsable du chantier de restauration. En 2020, malgré la pandémie de coronavirus, les travaux se sont poursuivis sans interruption. L’échafaudage a été enlevé fin janvier 2021 pour le plus grand plaisir des fidèles qui peuvent désormais l’admirer et s’y recueillir.