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Cuba : des catholiques réclament la fin de l’autoritarisme dans le pays

CUBA
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Oliver Maksan - AED - publié le 15/02/21
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Des centaines de catholiques cubains ont lancé fin janvier un appel à surmonter la grave crise que le pays traverse en opérant des transformations fondamentales.“Il est temps de revenir à Dieu”. Ces mots sont ceux choisi par des centaines d’ecclésiastiques et de laïcs cubains dans un appel lancé fin janvier. Ils y critiquent vivement le système étatique et social communiste de leur pays et appellent à un renouveau fondamental. Les auteurs du texte brossent un tableau sombre de la situation dans l’île. “Nous assistons à l’effondrement d’un modèle économique, politique et social. Cuba a besoin de changements politiques” assurent-ils. “Nous devons vaincre l’autoritarisme”.

C’est aussi un rêve que décrit le texte. Celui d’une “république où l’on vénère la pleine dignité de chaque homme et de chaque femme”. Chacun y explique également son propre engagement politique comme un devoir qui découle de leur foi. Il s’agit de “transformer le monde en nous conformant totalement à l’humanité que nous pouvons voir dans le Christ”. Les signataires estiment toutefois que le système actuel, qui existe depuis la révolution communiste de la fin des années 1950 n’est pas réformable. Le texte précise : “Comme cela était prévisible, vu qu’il repose sur une philosophie qui ignore la vérité sur ce qui donne tout son sens à l’être humain, le système économique, politique et social qui a déterminé le destin de Cuba depuis 1959 s’est avéré incapable d’évoluer”.



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Les auteurs déplorent en particulier la situation économique difficile de Cuba. Le travail “ne permet pas aux gens d’acheter ce dont ils ont besoin pour vivre dignement. Ils vivent sous la menace constante de pénuries et de prix qui sont pratiquement hors de leur portée”. “La quasi-impossibilité de vivre sans avoir d’activités illégales fait du marché noir un allié indispensable à la survie et un environnement où règnent le vol, la corruption et même le chantage. L’atmosphère du chacun pour soi, où tout est permis, manifeste une corruption qui envahit presque toutes les couches de la société”, poursuit le texte. À cela s’ajoute le sentiment d’être constamment espionné, déplorent les auteurs. Parfois, poursuit le texte, un individu qui n’aurait commis aucune faute peut quand même avoir peur, en raison du “contrôle excessif des organes de sécurité de l’État, qui s’immiscent même dans la vie privée des gens”.

AID TO THE CHURCH IN NEED

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Le document met en lumière l’impact de cette situation sur les familles cubaines. C’est ainsi que l’émigration de la main-d’œuvre déchire les familles. “Souvent, il n’y a pas d’autre moyen d’améliorer la qualité de vie que de séparer les membres de la famille”. Selon les auteurs, la lutte quotidienne épuisante pour survivre entraîne également une perte de sens moral. “Il n’est pas rare que l’annonce d’une naissance, qui devrait être une source d’espoir et de joie, devienne une cause d’incertitude et d’inquiétude et se termine par un avortement”, indique le document.

Quand un peuple tourne le dos à Dieu, il ne peut pas avancer.

La sortie de cette crise passe selon les auteurs par une amélioration urgente du cadre juridique. “Le fait qu’il n’existe pas de cabinet d’avocats qui travaillent indépendamment du contrôle de l’État favorise l’impunité des secteurs de la société qui sont liés au gouvernement, tout en compromettant toute initiative pacifique politiquement dissidente”, affirment-ils. Un dialogue qui inclue les cubains exilés à l’étranger est tout autant nécessaire. “Nous avons besoin que soit reconnue la pleine citoyenneté des Cubains de l’étranger. Cela leur permettra de participer activement aux décisions à prendre au sein de la société cubaine.” Les auteurs font référence aux Cubains qui ont fui la révolution communiste sur l’île après 1959.

Pour les auteurs de l’appel, il est essentiel d’opter pour la vérité. “Vivre dans la vérité a parfois un prix élevé, mais cela nous rend intérieurement libres, malgré les contraintes extérieures. Vivre dans le mensonge, c’est vivre enchaîné.” Cette décision fondamentale de “vivre dans la vérité et la liberté révèle notre vraie force en tant que citoyen. Nous sommes un géant endormi qui peut faire changer Cuba”. À propos de l’idéologie athée de l’État, les auteurs écrivent : “Ce peuple a tourné le dos à Dieu il y a de nombreuses années. Quand un peuple tourne le dos à Dieu, il ne peut pas avancer”. Avant de lancer une invitation à la conversion. “En tant que croyants, nous sommes convaincus qu’il est temps pour nous, comme peuple, de revenir à Dieu”.


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