“Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu”, a prévenu Gérald Darmanin ce lundi 1er février, au premier jour de l’examen du projet de loi sur les séparatismes à l’Assemblée nationale.Première journée, première polémique. Après quatre jours de discussions denses mais courtoises en commission, les députés ont commencé l’examen dans l’hémicycle du projet de loi “confortant le respect des principes de la République”, ce lundi 1er février. Alors que plusieurs points s’avèrent particulièrement inquiétants et présagent de débats houleux, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dégainé le premier. “Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu”, a-t-il déclaré sur France Inter, suscitant de vives réactions sur les réseaux sociaux.
Charte des principes de l'Islam de France – @GDarmanin, sur les associations non signataires : "Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d'écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu" #le79Inter pic.twitter.com/byKW9I9tzJ
— France Inter (@franceinter) February 1, 2021
Ce projet de loi “est un beau texte de protection de la liberté, de la laïcité. Il n’est ni la naïveté, ni l’hystérie”, s’est défendu Gérald Darmanin devant les députés. Dans un hémicycle très clairsemé, trois autres ministres ont pris la parole pour présenter les objectifs : Éric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté. Au sujet du controversé “contrat d’engagement républicain”, cette dernière a prévenu qu’ “en cas de non-respect, la subvention pourra être supprimée et remboursée”. Cette mesure, figurant à l’article 6 du projet de loi, a déjà été l’objet de vives discussions en commission. Elle suscite la vigilance de nombreuses associations cultuelles. Si le principe de laïcité y était ajouté, cela pourrait priver de subventions de nombreuses fondations ou associations, comme le Secours catholiques, puisque leur identité religieuse est inscrite de facto dans leurs statuts.
Passe d’armes entre Jean-Luc Mélenchon et Gérald Darmanin
“Toutes les religions sont d’accord pour dire que votre loi les menace !”, a lancé Jean-Luc Mélenchon, se plaçant comme défenseur surprise des religions. Le chef de file des députés de La France Insoumise a pris la parole pendant plus de quarante minutes, critiquant vertement “je ne sais quel absurde serment républicain”, avant de railler l’attitude des ministres : “On donne des arguments, ça les fait rire”. “Manifestement, vous ne pensez plus que l’opium du peuple est la religion. Personnellement, je n’ai jamais pensé cela”, lui a sèchement répondu Gérald Darmanin. La motion de rejet préalable, déposée par les députés de La France Insoumise, a été rejetée par 4 voix pour, 149 contre.
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