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Confessez-vous au passé-composé !

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Pierre Vivarès - publié le 28/01/21
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Le temps de la confession est celui du passé : le sacrement n’efface pas des défauts mais des actes précis et révolus qui sont derrière soi et que la grâce de Dieu met à distance.

Le temps de la confession est celui du passé : le sacrement n’efface pas des défauts mais des actes précis et révolus qui sont derrière soi et que la grâce de Dieu met à distance.

Il y a un temps pour tout sous le soleil, dit l’Ecclésiaste. Il y a aussi un temps pour se confesser et le temps du carême qui approche sera ce temps privilégié. Mais il y a aussi un temps grammatical pour se confesser et c’est le passé composé. En effet le passé composé exprime une action ponctuelle qui s’est déroulée et terminée dans le passé. Or un péché est une action ponctuelle qui s’est déroulée et terminée dans le passé. Ni le présent, ni le futur, ni le conditionnel ne peuvent nous aider à la confession. Il n’y a ni hypothèse ni imaginaire dans l’aveu d’un péché. Il n’y a pas non plus de prévision ou d’aveu pour des actes futurs, ni la description d’une réalité dans l’instant parce qu’à l’instant de la confession vous êtes en train de vous… confesser, ce qui est un acte bon ! Je m’explique. 

Une mise à distance

Si le péché est un acte mauvais réalisé librement et en connaissance de cause (tous les éléments sont nécessaires) alors il ne peut être qu’un acte du passé. Son aveu devra donc être dit au passé composé : j’ai dit, j’ai pensé, j’ai fait, j’ai omis de faire. L’usage de ce temps est libérateur. Pourquoi ? Parce qu’il met dans le passé nos actions mauvaises et ne nous accuse pas aujourd’hui. Parfois, en confession, j’entends des phrases comme « Je suis paresseux, je suis gourmand, je suis colérique, je suis jaloux. » D’accord, je vois bien ce que la personne veut dire, mais derrière ces phrases il n’y a pas objectivement de péché : il y a un trait de caractère ou un tempérament et cela ne constitue en rien un acte et donc un péché. Cela conduit à une culpabilité diffuse assez stérile qui peut même être démoralisante. Car « je » est quelqu’un voulu par Dieu, infiniment aimé par Dieu, sauvé par le Christ, sanctifié par l’Esprit et qui vient demander pardon à son créateur des fautes morales qu’il ou elle a pu commettre. « Je » est quelqu’un de bien qui a commis des péchés, comme tout être humain. La confession permet de mettre à distance ces actes mauvais, de les nommer et le Seigneur nous dit : « Je ne te confonds pas avec ton péché ; tu as infiniment plus de prix à mes yeux que le mal que tu as pu commettre. » 

On ne se confesse pas d’un tempérament, d’une tendance, d’une fragilité existentielle : on se confesse d’un acte mauvais. Se confesser de façon trop générale peut être une façon de s’en tirer avec le confesseur mais cela ne nous aidera pas. 

Confesser un acte

Se confesser au passé composé oblige à regarder le passé en nommant des actes que ce soit en pensées, en paroles, par action ou par omission. On ne se confesse pas d’un tempérament, d’une tendance, d’une fragilité existentielle : on se confesse d’un acte mauvais. Se confesser de façon trop générale peut être une façon de s’en tirer avec le confesseur mais cela ne nous aidera pas. Si l’on ne parvient pas à nommer objectivement les fautes commises et de façon précise, cela ne nous permettra pas d’avancer. Si je suis paresseux et que toute la semaine je me suis acquitté des tâches que je devais effectuer alors je n’ai pas commis de fautes même si j’ai été tenté et que je me sens paresseux. Un sentiment n’est pas un acte libre : c’est une réalité de notre esprit qui s’impose à nous. Si je n’ai pas accompli telle ou telle tâche, précisément, en raison de ma paresse, alors on peut nommer précisément une faute. 


confession
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Cette précision n’est pas une gourmandise de confesseur, une intrusion malsaine ou une impudeur. Elle nous permet de voir le réel de notre vie à travers les actes posés et libère notre conscience de tout ce qui n’est pas objectivement un péché et qui n’est parfois que le fruit de notre ressenti. Dieu n’est pas un culpabilisateur pervers qui veut nous dénigrer. Il est le Dieu de l’Alliance qui veut nous libérer. Or la confession est le lieu d’une libération intérieure au service de l’Alliance conclue avec le Seigneur le jour de notre baptême. 

Reprendre la bonne route

Il peut y avoir des exceptions bien sûr, lorsqu’une personne s’est mise dans une situation de péché qui dure : je laisse mes parents dans l’isolement, je vis un adultère, je ne prie plus jamais… À l’origine il y a toujours un acte libre qui a dérouté notre chemin et la conversion consiste à se retourner pour reprendre la route qui conduit au Salut.  


PRIEST, CONFESSION, MAN
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