On les croit disparus et pourtant ils sont toujours là. Les prêtres-ouvriers, ces missionnaires qui ont fait le choix d’apporter l’Évangile dans le monde du travail, sont de moins en moins nombreux et pourtant ils continuent leur mission avec foi et humanité. Un documentaire inédit , “La clé à molette et le goupillon”, leur est consacré lundi 25 janvier à 22h45 sur France 3 Hauts-de-France. “La clé à molette et le goupillon”, c’est le titre du documentaire qui leur est consacré. Un titre qui résume bien la situation de ces prêtres exceptionnels qui ont fait le choix de partager la vie de salariés dans des métiers souvent difficiles. Quasiment un millier dans les années 1970, puis près de 400 au début des années 2000, les prêtres-ouvriers ne sont plus désormais qu’une poignée. On en compte encore une quinzaine en activité. Ils s’appellent Bernard, Lionel, Jean, Robert et semblent être les derniers représentants de ce grand mouvement né au milieu du XXe siècle.
Un mouvement né au au cœur du monde ouvrier
Désireux d’annoncer l’Évangile au travail, notamment dans le monde ouvrier confronté à la misère et la déchristianisation au début du XXe siècle, le mouvement des prêtres-ouvriers a véritablement émergé vers les années 1940-50. Bien loin de l’image du curé de paroisse, ces prêtres sont fougueux : ils manifestent, se syndiquent, défendent le monde ouvrier. Interrompu par décision du pape Pie XII en 1953 qui déclare que “la vie du prêtre ne peut se confondre avec la vie d’un ouvrier car elle est vie de prière, d’enseignement religieux, de culte et de grâce, et non vie de labeur manuel”, le mouvement des prêtres-ouvriers revient sur le devant de la scène en 1963, après le Concile Vatican II, lorsque Paul VI autorise à nouveau aux prêtres d’intégrer le monde du travail. Le mouvement connaît alors une nouvelle jeunesse grâce à cette seconde génération.
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Ambulancier, magasinier.. et prêtre !
La foi chevillée au corps, ces prêtres-ouvriers exercent souvent des métiers difficiles. Lionel, le plus jeune, qui travaille dans la banlieue de Lille comme ambulancier, a la “vocation pour l’humain” comme il aime le dire. “On choisit des métiers manuels, où on est pas payé cher et où on se sent utile”. Jean, ouvrier dans une usine de Bourg-en-Bresse, raconte avec émotion son travail de mécanicien et partage sa joie de côtoyer ceux qui n’ont pas la foi. Bernard, résidant dans le quartier de la Goutte d’or à Paris où il vit depuis 40 ans, explique le sens de sa mission : “Je ne parle jamais de religion. La religion, je la vis ! C’est pas pareil, c’est beaucoup plus important”, ajoutant, “humaniser c’est déjà évangéliser !”. Robert, prêtre-ouvrier issu d’une famille bourgeoise a, lui, été longtemps magasinier à la Fnac. Attaché à la mémoire des prêtres-ouvriers, il recueille aujourd’hui de nombreux témoignages pour perpétuer la mémoire de ces prêtres à part.
Ce documentaire inédit, émouvant, permet d’en apprendre un peu plus sur ces prêtres hors-norme. Quel est le sens profond de cet engagement radical ? A-t-il encore un sens aujourd’hui ? Que l’on soit croyant ou non, l’aventure des prêtres ouvriers interroge indéniablement.
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