Articulés autour d’un repas avec un enseignement et un temps de partage, les parcours Alpha, qui fêtent leur 20e anniversaire en France ce mardi 19 janvier, séduisent un large public. Témoignages.Vous avez certainement déjà entendu ce nom lors des annonces à la fin de messe. Ou c’est peut-être un couple d’amis, une connaissance de vos parents ou bien encore un collègue qui vous en a parlé. Depuis leur création à Londres dans les années 1980, les parcours Alpha ont déjà accueilli quelque 30 millions de personnes à travers le monde. En France, l’association qui fête ses 20 ans a vu défiler pas moins de 30.000 personnes venues se former ou grandir dans l’un des parcours. Car le secret des Parcours Alpha réside probablement dans cette capacité à se décliner en différentes formules, selon ses questionnements et son état de vie. Ouverts à tous et sans engagement, ils ont en commun d’être une série de rencontres hebdomadaires autour d’un repas avec un temps d’enseignement et de partage.
Julie, parisienne de 27 ans, a ainsi cheminé avec celui qui est devenu depuis son mari, Tristan, en suivant un parcours Alpha Duo il y a quatre ans. “Nous venions d’emménager ensemble et je cherchais un groupe, une formation qui nous permettrait de grandir spirituellement ensemble”, confie la jeune femme à Aleteia. C’est sa mère qui lui parle du parcours Alpha, plus précisément Alpha Duo qui s’adresse “à tous les jeunes en couple non mariés qui cheminent dans leur relation et désirent réfléchir à la notion d’engagement”. Le parcours se déroule en cinq rencontres où, après un repas partagé tous ensemble, un couple animateur partage un exposé, éclairé de son témoignage de vie personnelle. L’exposé est entrecoupé d’exercices concrets à faire en couple, pour discuter à deux du sujet abordé. Gestion des conflits, apprentissage de la communication, l’intimité du couple… Les thématiques sont variées et ont trouvé un profond écho dans le cœur de Julie et Tristan.
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“Les réflexions abordées et les exercices proposés préparent bien à la cohabitation”, résume-t-elle. “Je me souviens par exemple d’un exercice sur la répartition des tâches à la maison. L’idée était de lister les tâches de chacun et poser un nouveau regard dessus c’est-à-dire par exemple ne pas se dire “ça m’embête de plier le linge” mais ‘je suis contente de le faire car je le fais pour l’autre'”. C’est le parcours Alpha Couple qu’ont décidé de suivre en 2020 Marie et Jean, installés en banlieue parisienne. Si la fin a été un peu bouleversée en raison du premier confinement, ils ont redécouvert l’importance de se réserver du temps à deux. “Nous avions chacun de notre côté de nombreux engagements professionnels, associatifs et amicaux”, se souvient Jean. “Et, finalement, si nous passions beaucoup de temps ensemble nous étions rarement en tête à tête. Désormais nous essayons de nous fixer une soirée par semaine pour parler de notre couple, nos projets, notre travail…”.
C’est assez tardivement que Christiane, aujourd’hui âgée de 64 ans, s’est lancée dans l’aventure Alpha. “En 2012 cela faisait environ un an ou deux que j’entendais parler d’Alpha dans la paroisse. J’avais été sollicitée plusieurs fois mais je n’avais pas envie d’y aller car l’enthousiasme des serviteurs, l’insistance à parler d’Alpha avaient un effet un peu opposé sur moi, j’avais plutôt envie de fuir”, raconte en rigolant cette varoise. “Mais paradoxalement je me surprenais parfois à me dire : ‘j’aimerais quand même bien savoir de quoi il s’agit !'”. Elle décide finalement d’accompagner une amie aux trois premières soirées d’un parcours Alpha Classic, qui se présente comme une opportunité de comprendre et découvrir les bases de la spiritualité chrétienne (sens de la vie, qui est Jésus, comment prier, comment résister au mal…). “J’ai été emballée par Alpha, la convivialité, les topos, les invités de ma table, la beauté des décorations et j’attendais avec impatience le mercredi suivant. C’est ainsi que j’ai suivi tout le parcours Alpha !”
Les invités cheminent à leur rythme et c’est l’Esprit qui fait le reste.
Désormais elle-même responsable d’un parcours Alpha, Christiane assure sans détour : “Ma foi était beaucoup plus petite qu’un grain de moutarde et j’ai pris conscience que je ne connaissais pas grand-chose sinon presque rien sur Jésus”. “Ce que j’aime particulièrement à Alpha c’est l’accueil inconditionnel des personnes, telles qu’elles sont et là où elles en sont. Les invités cheminent à leur rythme et c’est l’Esprit qui fait le reste”. Un accueil inconditionnel qu’a également ressenti Chloé, 20 ans, étudiante en troisième année de Langues étrangères appliquées à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Elle a connu le parcours Alpha Campus en 2019 par le biais de son aumônerie étudiante lors de sa première année d’étude. Chose amusante, elle n’a pas suivi le parcours Alpha Campus mais l’a animé avec d’autres.
Progresser à son rythme
“Être au service dans ce parcours Campus m’a permis de vivre une relation intime avec le Seigneur”, assure la jeune femme. “Il y avait de très beaux moments de partage entre les étudiants et à travers ces amitiés qui se sont créées j’ai vraiment ressentie la Présence de Dieu. Cela a donc été une source de joie pour moi, servir me rendait heureuse et m’incitait à servir plus encore”. Des échanges qui lui permettent également de réaliser que sa foi manquait de base théologique. “Servir ce parcours a donc fait grandir ma foi puisque cela m’a amené à me poser les mêmes questions que les participants ou du moins faire le travail de recherche pour savoir y répondre avec précision !”. Un accompagnement qui a également bouleversé Christiane lorsqu’elle était animatrice : “Cela a été extraordinaire pendant ces parcours de voir les invités se transformer petit à petit, les voir rencontrer Dieu, voir la beauté de Dieu sur leur visage qui se transformaient avec le temps”, rayonne-t-elle. “Et pas besoin de lifting !”.