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Kiro Khalil a pardonné aux terroristes qui ont tué sa mère et sa soeur

Kiro Khalil, chrétien copte rescapé du

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Florian Ripka - AED - publié le 14/01/21
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Rescapé de l’attentat qui a durement frappé la communauté chrétienne copte il y a dix ans, dans la nuit du 31 au 1er janvier 2011, Kiro Khalil, aujourd’hui âgé de 30 ans, revient sur ce tragique événement et sur la manière dont la foi l’a soutenu dans cette épreuve. Entretien.C’était il y a dix ans. Pourtant, la douleur est encore vive. Dans la nuit de vendredi 31 à samedi 1er janvier 2011, un attentat a fait 21 morts et 79 blessés devant une église copte d’Alexandrie, en Égypte. Un événement qui a profondément bouleversé Kiro Khalil, chrétien copte alors âgé de 20 ans. Une expression ne rend pas compte de l’horreur que le jeune homme a vécue. Si lui a survécu à cette attaque terroriste, trois membres de sa famille sont morts.

Après l’attentat, Kiro Khalil a été victime de discrimination et de menaces de mort. Il a dû quitter sa patrie et a trouvé refuge en Allemagne. Mais, en chemin, il a aussi trouvé le bonheur et s’est récemment marié. Florian Ripka, directeur général du bureau allemand de l’organisation caritative pastorale Aide à l’Église en détresse (AED), a pu échanger avec lui sur le pouvoir de la réconciliation, sur l’amour de ses ennemis et sur la foi qui résiste aux persécutions.

Vous avez survécu à une attaque contre une église. Quand était – ce et que s’est-il passé ?
J’ai perdu les membres les plus proches de ma famille lors de l’attaque contre l’église de Saint-Marc et Saint-Pierre (église Al-Qidissine) dans ma ville natale d’Alexandrie. Cela s’est produit la veille du Nouvel An 2011. Nous étions à l’église pour rendre grâce à Dieu de l’année qui touchait à sa fin. En partant, peu après minuit, une voiture piégée a explosé en face de l’église. Vingt-et-une personnes sont mortes et plusieurs centaines d’autres ont été blessées. Parmi elles, ma mère, ma sœur et une de mes tantes. Mon autre sœur Marina a été gravement blessée. Elle a dû être opérée 33 fois.

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Aid to the Church in Need

Vous avez perdu vos proches, comment contenez-vous votre chagrin et la rage que vous devez ressentir envers vos agresseurs ? 
Depuis mon enfance, je suis l’objet de haine et de discrimination parce que je suis chrétien. J’ai souvent été harcelé verbalement à l’école, simplement à cause de mon prénom Kiro, qui est un prénom chrétien traditionnel. Dès l’enfance, ma mère nous a appris à aimer nos semblables, sans tenir compte de ce qu’ils nous faisaient. “Aime ton prochain comme toi-même” : ma mère a inscrit en nos cœurs ce commandement de Jésus. Après l’attaque, cela m’a énormément aidé à surmonter ma douleur.

Même si cela semble étrange, au lieu de céder au désespoir ou de me demander “Dieu est-il injuste de permettre une telle chose ?”.

En fin de compte, votre foi est la raison pour laquelle vous et votre famille avez été attaqués. N’avez-vous jamais douté de Dieu ?  
Absolument pas. 4.000 personnes étaient rassemblées dans l’église pour l’office de la veille du Nouvel An. Parmi eux, trois de mes parents ont été choisis pour être martyrs. Et même si cela semble étrange, au lieu de céder au désespoir ou de me demander “Dieu est-il injuste de permettre une telle chose ?”, je considère cela comme une grâce.


Fouad Hassoun publie le livre "j'ai pardonné"
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Il n’a pas été possible d’identifier les auteurs de l’attaque, ni leurs commanditaires. Que pensez-vous des assassins ? 
J’ai de la pitié pour les auteurs de l’attentat. Les extrémistes vivent sous une pression très forte. Ils croient qu’ils doivent commettre des actes de violence contre des personnes d’autres religions pour plaire à Dieu. Ces gens ont du sang sur les mains. Comment une personne peut-elle vivre avec une telle culpabilité ? J’imagine qu’ils souffrent autant que moi des conséquences de cette attaque.

Vous vivez aujourd’hui en Allemagne. Vous sentez-vous libre de vivre votre foi ici ? Et quels sont, selon vous, les défis des croyants d’ici ? 
En Allemagne, il y a beaucoup de liberté. Elle est souvent considérée comme une évidence. J’ai parfois l’impression que la foi se meure avec le temps. Il arrive souvent que l’Église soit particulièrement vivante dans les lieux qui subissent des persécutions. En Égypte, les chrétiens meurent pour avoir le droit de vivre leur foi. Ici, en Allemagne, les églises sont fermées ou transformées en musées. Ceci m’attriste.

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