Journée sous haute tension en Ouganda. Alors que les élections présidentielles doivent se tenir ce jeudi 14 janvier, les évêques du pays appellent à "une maturité politique". Dans une lettre pastorale intitulée "Bienheureux les artisans de paix", ils insistent sur la nécessité d’un vote "libre, juste et crédible". Loin de toute naïveté, ils rappellent avec fermeté que "la politique n’est pas un business pour faire de l’argent" et que les autorités doivent exercer leur rôle "d’une manière qui soit non seulement moralement irréprochable, mais aussi mieux conçue pour assurer le bien-être de l’Etat et de ses citoyens".
Mentionnant les quelque 70 victimes lors de la violente répression des 18 et 19 novembre dernier lors de manifestations, les évêques dénoncent "le fait que de nombreuses victimes soient mortes ou aient été blessées par la main d'agences de sécurité chargées de protéger la vie et la propriété des citoyens". "Cette violence affaiblit les bases de la démocratie posées par la Constitution de la République d'Ouganda de 1995", assurent-ils. "Nous devons tous nous concentrer sur la construction et non pas sur la destruction de notre maison commune, l’Ouganda", résument également les évêques. "Ceci comprend l'acceptation de ceux qui sont différents de nous par leurs opinions".
L’Ouganda, pays créé en 1984, est actuellement dirigé par Yoweri Museveni, 76 ans dont 35 sans interruption à la tête du pays, qui brigue ce jeudi un sixième mandat. Autre fait notable : 80% de la population de ce pays d’Afrique de l’Est a moins de 30 ans, en faisant ainsi l’un des pays les plus jeunes au monde.