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Faut-il oser le risque des réseaux sociaux ?

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Christian Venard - publié le 11/01/21
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La présence des chrétiens sur les réseaux sociaux est un risque à prendre mais à maîtriser. Que cela nous plaise ou non, 2021 comme 2020 sera marquée par l’omniprésence des réseaux sociaux en particulier, de l’Internet en général. L’année nouvelle n’a pas deux semaines, qu’un immense débat voit le jour avec la suppression des comptes sociaux (Twitter, Facebook, Instagram) du président des États-Unis… Une polémique dont les frontières restent aussi mouvantes que le « statut » de ces réseaux sociaux : relais privés de pensées personnelles, médias quasi institutionnels de la pensée officielle ?

Ni trop, ni trop peu

Une réponse expéditive serait d’ignorer purement et simplement les réseaux sociaux, leur influence sur la vie de milliards d’êtres humains connectés. À un titre personnel, cette solution est éventuellement envisageable : tel un moderne anachorète. Avec des limites vite atteintes : difficile de vivre aujourd’hui dans nos sociétés modernes sans une connexion Internet et sans quelques comptes inévitables (impôts, sécurité sociale, payes, mais aussi téléphone, etc.). À l’heure où même les moines ou les moniales, dans leurs couvents, finissent aussi par se « mettre à l’Internet », il faut bien admettre qu’un minimum de sociabilité moderne passe par la vie des réseaux sociaux. 



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Pour chacun d’entre nous la question première serait plutôt d’arriver à maîtriser ce nouveau monde de l’Internet, à savoir lui donner sa juste place dans nos vies. Ni trop, ni trop peu. Le trop est, il est vrai, vite atteint, tant les écrans eux-mêmes et les algorithmes des réseaux, sont captivants et chronophages. Pour le chrétien, il y a là la mise en œuvre passionnante d’une vertu : la tempérance. Dans le fond, notre vie avec les réseaux sociaux nous pousse à développer cette vertu, nous donne l’occasion d’un combat spirituel face aux tentations véhiculées par les réseaux sociaux. Ni trop peu — car le pragmatisme nous oblige à accepter que la grande majorité de ceux qui nous entourent se retrouve, dans une nouvelle forme de sociabilité, sur les réseaux sociaux. Refuser d’y participer, n’est-ce pas humainement déjà une forme de mépris et chrétiennement rater l’évangélisation de ce « nouveau continent » ?

Nouvelle sociabilité

Les célèbres historiens français Maurice Agulhon, et avant lui Augustin Cochin, ont étudié en leur temps, les nouvelles formes de sociabilités qui avaient vu le jour au cours du XVIIIe siècle en France, quand franc-maçonnerie et sociétés de pensées, ont peu à peu réuni en leur sein ceux qui voulaient réfléchir, parler, polémiquer, discuter, au détriment des anciennes corporations, confraternités de pénitents (blancs, gris ou noir en Provence), cercles pieux, etc. Ignorer donc, au motif de leur violence, de leur manque d’objectivité, bref de tous les défauts qu’on leur connaît, les réseaux sociaux serait pour nous et pour l’Église, le risque de voir à nouveau les hommes et les femmes de ce temps, se détourner, toujours plus, du message salvifique du Christ et des enseignements civilisationnels portés par la foi chrétienne.

Pas d’évangélisation sans risque

Comme dans toute forme d’évangélisation, il y a des risques à courir pour rejoindre notre prochain. Faut-il rappeler que la simple acceptation de l’échange, d’une parole, d’un regard, d’une poignée de main, est déjà prise de risque ? Dans une période où avec nos masques — crise sanitaire oblige — nous refusons déjà en permanence à autrui notre visage dans son intégralité ? Faut-il que sous toutes sortes de prétextes, nous refusions donc aussi, par confort, par manque d’enthousiasme, par peur, par paresse, par inintelligence de situation, de rejoindre nos frères humains dans les nouvelles agoras où ils se pressent ? Sûrement non. Que cela exige de nous, individuellement et collectivement, des garde-fous, des précautions, cela est tout aussi évident, mais gardons-nous, au prétexte d’une prudence excessive, de camoufler en fait notre indifférence au Salut de nos frères. “Nous, les apôtres, il me semble que Dieu nous a exposés en dernier comme en vue d’une mise à mort, car nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous, nous sommes fous à cause du Christ…” (1 Co, 4.



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