Le Congrès argentin a adopté ce mercredi 30 décembre la loi légalisant l’avortement après douze heures de débat et un vote des sénateurs en faveur du texte, a annoncé la présidente du Sénat, Cristina Kirchner. Le texte, déjà approuvé par les députés le 11 décembre, autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à 14 semaines de grossesse. Il a été adopté avec 38 voix pour, 29 contre et une abstention.
Alors que les députés avaient adopté le texte par 131 voix pour, 117 contre et 6 abstentions, le vote du Sénat, réputé plus conservateur, semblait loin d’être acquis. En 2018, il avait rejeté par sept voix un texte similaire.
Entre 370.000 et 500.000 avortements clandestins
L’IVG était jusqu’à présent possible dans le pays en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. D’après le gouvernement, entre 370.000 et 520.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans ce pays de 44 millions d’habitants. En légalisant l’IVG, l’Argentine rejoint ainsi Cuba, l’Uruguay, le Guyana, la ville de Mexico et l’État mexicain d’Oaxaca, seuls à l’autoriser sous ces conditions en Amérique latine.
Lui-même argentin, le pape François s’était exprimé sur Twitter avant le débat mardi soir au Sénat en réaffirmant son opposition à la loi sur l’IVG : "Le Fils de Dieu est né rejeté pour nous dire que toute personne rejetée est enfant de Dieu. Il est venu au monde comme vient au monde un petit enfant, faible et fragile, pour que nous puissions accueillir avec tendresse nos fragilités."
https://twitter.com/Pontifex_fr/status/1343897053362085889?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1343897053362085889%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.la-croix.com%2FMonde%2FArgentine-lavortement-legalise-vote-Congres-2020-12-30-1201132453