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Ce que nous dit le silence de Joseph (2/9)

SAINT JOSEPH
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Joseph-Marie Verlinde - publié le 28/12/20
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Les Écritures, qui constituent notre seule source d’information directe concernant saint Joseph, nous invitent à l’écoute de son silence. Joseph peut être regardé comme le chérubin qui veille sur l’Arche de la Nouvelle Alliance et sa contemplation du mystère de Dieu le conduit naturellement au silence de l’émerveillement.

Les Évangiles sont particulièrement discrets à propos de Joseph : seuls Matthieu et Luc le citent directement ; l’évangéliste Marc est totalement muet à son sujet, et saint Jean ne le cite que deux fois, indirectement : « Jésus, fils de Joseph » (Jn 1, 45 ; 6, 42). Son nom est pour toujours indissociablement uni à ceux de Marie et de Jésus dans une commune mission : rendre possible par leurs « fiat » respectifs, le salut du genre humain : « Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus » (Mt 1, 6).

Le silence de Joseph

Les récits inspirés ne nous précisent ni le lieu, ni la date de sa naissance ; il n’a laissé aucun écrit et l’Évangile ne cite de lui aucune parole. Puisque Joseph ne dit rien — ou plutôt : puisque les Évangiles ne nous rapportent de lui aucune parole —, c’est donc à l’écoute de son silence que nous sommes invités. Mais un silence éloquent, à l’image peut-être du silence du Père, qui ne parle que par le don de son Fils, par la bouche de son Fils, par l’offrande de son Fils. « Le silence de Joseph a une portée particulière, insiste Jean-Paul II : grâce à lui, on peut saisir pleinement la vérité contenue dans le jugement que l'Évangile émet sur Joseph : le “juste” (Mt 1, 19). Il faut savoir lire cette vérité, car en elle est contenu l'un des témoignages les plus importants sur l'homme et sur sa vocation » (Exhortation apostolique sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Église, Redemptoris Custos, 15 août 1989).

Le Chérubin qui veille

Bien plus que Moïse ou Élie, saint Joseph a vécu en présence de Dieu : on peut même dire qu’aucun homme n’a été si profondément en contact avec le Dieu fait homme et avec Celle dont il a pris chair. Dans l’Ancien Testament, Dieu a voulu fixer le lieu de sa présence au milieu de son peuple dans l’Arche de l’Alliance, figure de la Vierge Marie, que protègent deux Chérubins, qui pourraient être regardés d’une certaine manière, comme l’image de saint Joseph et peut-être de saint Jean : les deux grands saints qui ont été appelés à veiller attentivement sur la première et sur la dernière partie de la vie de la Vierge Sainte choisie par l’Éternel pour y faire sa demeure.

De la contemplation au silence de l’émerveillement

Dans l’ordre de la hiérarchie céleste, viennent les Anges, les Archanges, les Principautés, puis les Puissances, Vertus et Dominations, puis les Trônes, Chérubins et Séraphins. Si les Anges et Archanges sont très engagés dans l’action au service de Dieu, comme le sont tous les missionnaires et apôtres dans l’Église, les Chérubins appartiennent à la première hiérarchie des neuf Chœurs des Anges, qui, étant entièrement tournés vers Dieu, sont si unis à Lui et tellement plongés dans la contemplation de son mystère qu’ils en restent presque silencieux, comme les religieux et les contemplatifs. Le silence de Joseph et celui de saint Jean, qui tarda tant à publier son Évangile, disent sans doute quelque chose de ce primat de la contemplation et de l’union à Dieu, qui doivent être regardés comme fondamentaux, quelle que soit la vocation chrétienne. Dieu nous préfère à nos œuvres, quelles qu’elles soient, et parce que Marie a choisi « la meilleure part » (Lc 10, 42) comme saint Joseph. « Que celui qui n’a pas de maître dans l’oraison prenne ce glorieux saint pour guide, il ne risquera pas de s’égarer », nous dit sainte Thérèse d’Avila (Vie, ch.6).

Les Chérubins sont aussi ceux qui gardent la porte du Paradis (Gn 3, 24) et le chemin de l’arbre de vie. L’Église, qui a vocation à guider notre route, nous dévoile de plus en plus clairement Joseph dans les temps qui sont les nôtres, depuis Pie IX qui l’a proclamé patron de l’Église universelle en 1870.

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