Souhaiter un joyeux Noël aux chrétiens de France n’a pas trouvé sa place dans l’agenda présidentiel. Pour une fois, tâchons d’être optimiste et tentons d’imaginer la scène… au “Château” ou à La Lanterne, quelques conseillers dûment masqués ou en “distantiel”… Faut-il ou non que “Jupiter”, pardon, le Président, présente des vœux à l’occasion de Noël aux Français ? Grave débat. Les partisans du “oui” notent que cela pourrait représenter 1% de plus de bonnes intentions au prochain sondage, surtout chez les catholiques observants. Les partisans du “non” mentionnent tous les mécontents, Français de confession musulmane, mais surtout indifférents et laïcistes… Bref, trop de mécontents face au peu de satisfaits. “Jupiter” tranche, l’œil perçant et la poigne ferme : pas de vœux de Noël, ce sera de toute façon déjà assez compliqué pour le Nouvel an, et les quelques rares catholiques encore assez stupides pour croire à une société dans laquelle Noël serait autre chose que l’occasion d’une grosse bouffe et de quelques achats en seront pour leur frais.
Passez votre chemin
Vision optimiste, car il est encore plus vraisemblable, que, formatés par la décoction laïciste propre au système éducatif français, les jeunes conseillers du chef de l’État ne se soient même pas posé la question, ou qu’elle leur aura paru grotesque face aux lourdes exigences de la crise covidienne… On ne se crée pas une transcendance, quand on a été élevé au pur jus du déconstructionnisme et du matérialisme triomphants !
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Qu’un Dieu soit né, en un petit enfant pauvre, au moment où un puissant, Auguste César — un autre Jupiter — se prenait pour un Dieu, en faisant recenser tous les peuples sous son joug, voilà qui, avouons-le, ne peut que déplaire ou désintéresser les puissants du moment. Rien de bien nouveau, sous un soleil, qui voit aussi chaque jour, comme Hérode massacrant les enfants de Bethléem voilà deux mille ans, les nouveaux rois de ce monde assassiner les enfants à naître par dizaine de milliers… et même se servir de ces massacres pour concocter des élixirs de vie, sous forme de vaccins. Mesdames et Messieurs, veuillez passer votre chemin, il n’y a rien à voir, rien à réfléchir…
Le poids de l’islam
Dans ce tableau peu amène il est vrai, une touche encore. Il est fort à craindre que, si l’un ou l’autre de ces conseillers du Président ait encore eu quelque vision religieuse du monde, son référentiel ne soit, de fait, plus du tout le christianisme, mais bel et bien l’islam. Bien des raisons en sont la cause : l’anticléricalisme viscéral de la République, la sécularisation de la société et la privatisation de la foi, mais aussi le net recul d’un catholicisme militant devenu minoritaire en son propre pays.
La seule référence religieuse ?
Mais surtout, dans cet immense gâchis spirituel, le surgissement d’une nouvelle religion sur le sol national, non seulement par le nombre de ceux qui la pratiquent, mais plus encore par le terrible retentissement de ses aspects les plus sombres au travers du terrorisme islamique, de la violence faite aux femmes, de ses exigences politiques par le biais de ses multiples associations et enfin par la peur intellectuelle (la pseudo islamophobie). Le monde politico-médiatique n’avait guère besoin de plus. Ignorant de ses propres racines chrétiennes (ou les détestant), il se retrouve désormais avec pour seule référence religieuse de poids le monde de l’islam. Une vision du religieux extrêmement codifié, où tout passe au crible d’un texte, le Coran, capable de gérer jusqu’au plus infimes détails de la vie quotidienne. Une religion selon la “loi”… à l’opposé de ce qu’est en profondeur le catholicisme, une religion de l’esprit dans laquelle la conscience libre et éclairée est au-dessus de toutes les autorités humaines, seraient-elles d’ailleurs religieuses. Le hiatus est trop fort. Qu’on se s’étonne donc plus bêtement et inutilement sur le ramadan souhaité aux musulmans les fêtes chrétiennes passées sous silence. Tout cela est d’une logique implacable et d’une banalité consternante.
Non, monsieur le Président nous n’attendrons donc pas vos vœux, ni pour Noël, ni pour le carême, ni pour Pâques, pas plus d’ailleurs que pour l’Assomption, ou pour la Saint Louis. Ils ne nous intéressent que fort peu au demeurant, car nous n’en avons cure, pour aimer et suivre l’unique Pasteur, Jésus-Christ.
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