Accusé de prosélytisme dans une lettre anonyme il y a quatre ans pour avoir lu des extraits de la Bible à ses élèves de CM1 et de CM2, Matthieu Faucher a été totalement blanchi par la cour administrative d’appel de Bordeaux le 17 décembre. Entre temps, il avait dû quitter l’école dans laquelle il travaillait.Il n’a jamais cessé de se dire “ni croyant, ni pratiquant”. Mais depuis quatre ans, Matthieu Faucher, enseignant dans une école primaire à Malicornay, dans l’Indre, était accusé de prosélytisme. C’est une lettre anonyme envoyée à l’inspection académique du département qui a déclenché l’affaire, en 2017. La faute de Matthieu Faucher ? Avoir fait étudier à ses élèves une dizaine de textes extraits de la Bible, dans le cadre d’un projet sur les “mythes et légendes”, recommandé dans les programmes. Tout avait commencé à l’occasion d’une leçon sur Clovis, au cours de laquelle il avait été surpris de constater que ses é24ves ignoraient totalement le sens du baptême chrétien.
Pas de faute professionnelle
Réfutant depuis des années avoir voulu donner un cours de catéchisme, Matthieu Faucher a toujours expliqué avoir simplement voulu donner des clés de compréhension de la culture religieuse. Dans un arrêt rendu ce jeudi 17 décembre, la cour administrative d’appel de Bordeaux lui a donné raison en estimant qu’il n’avait commis aucune faute professionnelle. “Les séances organisées par Matthieu Faucher à partir de “textes de nature religieuse”, au cours desquelles les faits religieux ont été ancrés “dans leurs contexte culturel et géopolitique” (…) doivent être regardées comme répondant à des fins éducatives et pédagogiques en matière de connaissance des personnages mythologiques ou religieux”, relève la cour.
Mis à pied puis muté
En 2017, Matthieu Faucher avait été mis à pied puis muté par la rectrice de l’académie d’Orléans-Tour, avant que le tribunal administratif de Limoges n’annule cette sanction “disproportionnée”, en 2019. Mais, suite à l’appel formulé par le cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, il n’a jamais pu réintégrer l’établissement de Malicornay. Depuis le mois de septembre, l’enseignant fait des remplacements à Déols, à une quarantaine de kilomètres de là. Lavé de tout soupçon, plus rien ne l’empêche juridiquement de retrouver le poste qu’il a perdu il y a quatre ans. “Mais en pratique, je ne voudrais pas que mon retour vienne briser l’équilibre de l’établissement, qui ne m’appartient pas”, a-t-il récemment affirmé au journal La Croix.
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