Plus de la moitié des évêques de France et une centaine de prêtres du diocèse de Lyon sont venus entourer le nouveau primat des Gaules, Mgr Olivier de Germay, pour sa messe d’installation, dimanche 20 décembre. Pour les Lyonnais présents sur place et interrogés par Aleteia, le nouvel évêque a su trouver “les mots justes et humbles”. “Je ne suis pas le centre de cette célébration, c’est le Seigneur”, a commencé le nouvel archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay après la remise de crosse, lors d’un bref mot d’introduction ce dimanche 20 décembre, avant de présider sa première messe à la cathédrale Saint Jean. 45 évêques présents (soit plus de la moitié de l’épiscopat français), une centaine de prêtres du diocèse, une vingtaine de Corses, des membres de sa famille et quelques Lyonnais sur invitation, (la majorité étant invitée à suivre la messe diffusée en direct), ils étaient tout de même nombreux, en respectant les distances sanitaires, ceux venus entourés Mgr Olivier de Germay pour ce nouveau poste à responsabilité.
Et c’est peu dire qu’il est attendu dans un diocèse qui sort d’une période troublée et aspire à retrouver la sérénité loin des procès et des caméras. Un message entendu par l’ancien militaire qui, confie humblement lors de son homélie, “n’oublions jamais que tout commence par le silence. Je suis sous le feu des projecteurs aujourd’hui, mais ce matin, comme tous les matins, ma journée a commencé dans le silence d’un oratoire, pour que s’accomplisse le plus important dans la vie d’un disciple: dire oui, accueillir Dieu en soi”. Un homme de silence et de prières, ce dont témoignent plusieurs de ses proches. “La charge est certes très lourde mais je suis témoin de l’abandon de mon fils dans les mains du Seigneur, c’est vraiment un homme de foi et de prières”, confie ému son père à Aleteia.
“Ni un héros ni un facho”
Après une messe très recueillie, en présence du nonce apostolique et de Mgr Dubost qui finit ainsi sa mission d’administrateur, le nouvel archevêque reprend la parole pour donner ses premières directions. Il commence par une longue liste de remerciement, à Mgr Dubost (longuement applaudi et visiblement ému), aux Corses, à sa famille et ses parents qui lui ont transmis la foi, aux Toulousains (son diocèse d’origine), à tous les hommes et femmes actifs dans le diocèse de Lyon, sans oublier les services de l’Etat, (il explique l’absence d’élus pour causes de consignes sanitaires) et même les journalistes présents ! “Je ne suis ni un héros ni un facho” lance-t-il alors avec un vrai sens de la “punchline”.
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Mgr de Germay insiste sur sa ligne directrice qui sera celle de trouver le chemin de la Paix et de la réconciliation. “Le chemin qui conduit à la paix c’est Jésus-Christ”. “Aimez-vous les uns les autres”, répète-t-il par trois fois avant de parler dans un style direct et sincère de “l’affaire”. S’il ne souhaite pas prendre partie, il rend hommage au Cardinal Barbarin qui a su insuffler son dynamisme au diocèse, puis rappelle que ce qui demeure, “c’est la souffrance des victimes et je m’incline devant elles”. Ce chemin de paix passera par la poursuite du travail de reconnaissance et des mesures de prévention.
“Ni un héros, ni un facho, mais un homme tout simplement, un homme qui brûle du désir du Christ”, conclut-il avant de confier le diocèse à Notre Dame de Fourvière. ” Je te confie ce diocèse et tous ses habitants ; veille sur eux, veille sur nous, prend-nous par la main ; apprends nous à nous laisser guider comme toi par l’Esprit Saint ; et, comme toi, nous pourrons voir les merveilles de Dieu et chanter Magnificat !” L’assemblée entonne alors un Magnificat final.
Abordable, humble et plein de courage
Sur le parvis, prêtres comme laïcs, tous sont heureux et rassérénés devant cet évêque “plein d’humilité”. Pour Mgr Aupetit, archevêque de Paris, “il a été clair et direct, et oui courageux, car il faut du courage pour dire Oui au Seigneur !”. “Il a su trouver les mots justes, et ne pas esquiver “, estiment quant à eux Inés et Louis, deux trentenaires lyonnais. “Chaque chose était à sa place, il n’a rien mis de côté”, ajoute Tiphaine, 21 ans. Ce que confirme Fabienne, à Lyon pour Noël mais habitant à Ajaccio depuis 14 ans, “il s’est exprimé de façon claire et simple, en n’oubliant personne, c’était émouvant. On l’a retrouvé comme on le connaît, abordable et humble”. Parmi les prêtres, de la joie, du soulagement et beaucoup de curiosité car peu le connaissent encore. “On a hâte de le rencontrer “en vrai” “,confie un jeune vicaire qui ne l’a rencontré que par écran interposé. Même motivation chez les petites sœurs de l’agneau. Après avoir regardé la messe dans leur monastère, derrière un écran, elles ont descendu au galop la colline de la Croix rousse pour saluer de vive voix leur nouvel évêque sur le parvis de la place saint Jean !