Plus de 300 collégiens et lycéens enlevés le 11 décembre dans leur établissement de Kankara, au nord-ouest de Nigeria – un rapt revendiqué par Boko Haram – ont été libérés ce jeudi. C’est un soulagement pour des centaines de famille. Au Nigeria, au moins 300 élèves kidnappés ont été relâchés ce jeudi dans la soirée et vont enfin pouvoir retrouver leurs familles. Ces jeunes, enlevés par le groupe terroriste Boko Haram, avaient disparu vendredi 11 décembre dernier à Kankara dans le nord-ouest du pays.
“344 d’entre eux sont entre les mains des forces de sécurité et vont être transférés à Katsina cette nuit”, a déclaré le gouverneur de l’Etat, Aminu Bello Masari. “Ils vont bénéficier de soins avant d’être rendus à leurs familles”. “C’est un énorme soulagement pour tout le pays et la communauté internationale”, a de son côté tweeté le président du pays, Muhammadu Buhari.
520 élèves enlevés ?
Les djihadistes de Boko Haram ont diffusé ce jeudi une vidéo des collégiens et lycéens enlevés dans laquelle un jeune garçon explique faire partie de 520 élèves enlevés par « le gang de Shekau », du nom du chef historique de Boko Haram. Leur nombre exact reste flou, les autorités annonçant tantôt 333 élèves portés disparus, puis 400 jeudi matin. Dans cette vidéo, Boko Haram affirmait, par la voix de ce jeune garçon d’environ 14 ans, qu’ils étaient 520 entre leurs mains, et que certains avaient été tués.
“L’insécurité est à l’heure actuelle le plus grand manquement auquel la nation est confrontée”, avait dénoncé il y a quelques jours sur Facebook Mgr Ignatius Kaigama, archevêque d’Abuja, capitale du Nigeria. Avant d’enchaîner : “Le niveau des incidents et l’apparente impunité sont devenus inacceptables et ne peuvent être excusés, pour quelque raison que ce soit”.
“Le gouvernement doit tout faire pour que les terroristes soient mis en échec, que les criminels soient arrêtés, que les bandits et ravisseurs soient stoppés”, a encore martelé Mgr Ignatius Kaigama. “C’est le moins que les citoyens attendent de leurs dirigeants. La violence, les enlèvements et le banditisme de Boko Haram représentent des violations flagrantes des droits humains. Il est important de prêter attention à toutes les étapes, processus et tendances qui favorisent l’émergence de tels groupes. Les injustices structurelles infligées aux jeunes et aux groupes minoritaires sont épouvantables, et si elles ne sont pas contrôlées, elles peuvent nous conduire à un point de non-retour”.
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6.000 chrétiens ont été tués au Nigeria depuis 2015
Depuis le début du conflit, plus de 36.000 personnes ont perdu la vie, dont environ la moitié étaient des civils. Ces derniers continuent de payer le prix ultime d’une crise dont ils ne sont ni responsables, ni demandeurs. Quelque 30 millions de personnes ont par ailleurs été déplacées depuis le début de l’offensive djihadiste, en 2009. Dans une lettre envoyée en août 2020 à l’épiscopat nigérian, le président de la conférence des évêques européens (Comece), le cardinal Hollerich, a avancé que quelque 6.000 chrétiens ont été tués au Nigeria depuis 2015, “principalement par Boko Haram et par les bergers militants Foulanis qui ont commis des attaques terroristes à l’encontre des agriculteurs chrétiens”.