L’Église de Biélorussie se mobilise après l’arrestation de deux prêtres mardi 8 décembre pour avoir participé à des manifestations non autorisées. Deux autres prêtres, arrêtés dans des conditions similaires plus tôt dans le mois, ont été condamnés à dix jours de détention.Deux prêtres, père Viktar Zhuk et père Alyaksei Varanko, ont été arrêtés par la police mardi 8 décembre à Vitebsk, au nord-est de la Biélorussie, pour incitation à la violence pour des écrits et des discours et pour avoir participé à des événements non autorisés. Plusieurs jours auparavant, deux autres prêtres, le père Vjačeslav Barok et le père Vitalij Bystrov ont également été arrêtés pour des faits similaires et condamnés à dix jours de prison. “Nous vivons actuellement en Biélorussie sous un système de répression qui concerne également l’Église catholique”, a expliqué Mgr Yuri Kasabutsky, vicaire général de Minsk, à l’agence d’information catholique italienne SIR.
“Nous essayons de dire la vérité. Et la vérité nous pousse à être contre toutes les formes d’oppression”, reprend le prélat. “Mais dans ce pays, pour le moment, personne n’est autorisé à parler parce que les autorités gouvernementales disent qu’il n’y a pas de violence ici. Pour cette raison, ils font pression sur l’Église et arrêtent les prêtres. De cette façon, ils veulent que nous forcions l’Église à dire que tout va bien, que le gouvernement va bien. Dire la vérité est interdit”.
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“La Biélorussie traverse une crise sociopolitique invisible qui dure depuis plus de trois mois, dont la fin est invisible et qui peut se terminer par une guerre civile”, a affirmé de son côté Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, métropolite catholique de Minsk et Moguilev et président de la Conférence des évêques catholiques de Biélorussie, lors d’une messe célébrée le 21 novembre à Vilnius (Lituanie). Un vaste mouvement de contestation traverse la Biélorussie depuis la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko dimanche 9 août. Malgré la violente répression opérée par le gouvernement, l’opposition ne faiblit pas.