La perte pour les paroisses des deux confinements vécus en 2020 est évaluée à 90 millions d’euro, soit 17% des ressources courantes de l’Église.Une année noire pour les finances de l’Église en France. En 2020, les deux confinements décrétés par les autorités ont provoqué la perte de 90 millions d’euros, soit 17% des ressources courantes de l’Église, a annoncé ce jeudi 9 décembre la Conférence des évêques de France (CEF). Le premier confinement, de mi-mars à mi-mai représente, a entraîné une perte de 60 millions d’euros et le second, qui a débuté fin octobre, 30 millions d’euros selon les estimations de la CEF.
“2020, ce sont les églises fermées, puis des églises ouvertes mais sans rassemblement possible, puis des rassemblements avec un nombre limité de fidèles”, a rappelé Ambroise Laurent, chargé des questions économiques, sociales et juridiques au sein de la CEF. “Or trois ressources essentielles de l’Église sont des offrandes associées à des célébrations liturgiques : la quête, le casuel (pour les cérémonies de baptême, mariage, funérailles, ndlr), et les offrandes de messe”. Ces dons “liturgiques” représentent à eux trois 53% des ressources courantes de l’Église (hors legs).
5 millions d’euros reçus par l’État
Plusieurs quêtes en ligne ont bien sûr été mises en place pendant ces deux périodes. Mais le montant collecté n’a représenté que 5 à 10% des quêtes habituelles. L’aide de l’État pour le maintien de l’emploi, accordée à tous les employeurs (8.000 salariés dans l’Église) a permis par ailleurs de recevoir environ 5 millions d’euros. Mais l’essentiel des charges (immobilier, salaires et traitements) n’ont pas baissé et la crise sanitaire a engendré des dépenses supplémentaires.
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Pour sa collecte de fin d’année, l’Église a décidé de faire preuve d’innovation en lançant le don par SMS au 92377. “Nous n’avons pas d’objectif de rattrapage de cette perte”, reconnaît encore Ambroise Laurent. “Mais nous avons un espoir. Ce serait un beau résultat de limite autour de 50 millions d’euros la perte finale. Cela voudrait dire que la mobilisation se poursuit en s’amplifie”.