Cette année, dans la nuit du 24 décembre le sapin prendra un petit air oriental. Ce n’est pas le père Noël qui porte un kimono, ce ne sont pas non plus les bonsaïs qui ont pris la place de l’épicéa ou du Nordmann, mais à son pied, d’élégants paquets emballés à la mode du Japon : des furoshikis.
Furoshiki, kesako ? Soigneusement plié, souvent noué, le furoshiki est un simple carré de tissu qui sert d’écrin à un livre, une bouteille, une boîte, une fleur, une douceur. Exit le papier cadeau en rouleaux, consommé sans modération ! Voici venu le temps d’offrir un furoshiki, à l’effet surprise garanti et réutilisable à l’infini.
A l’époque d’Edo qui débute en 1603, les Japonais transportent leurs effets personnels aux bains publics, qu’ils appellent furo, dans un tissu noué qu’ils étendent sur place, shiki, pour s’en servir de tapis de bain. A cette époque, il existe même des furoshikis nuptiaux élégamment brodés aux armoiries de la famille ou de symboles porte bonheur. Le chrysanthème ou la grue représentent la longévité, tandis que la carpe augure force et persévérance. Pour une naissance, un prunier en fleurs symbolise un nouvel espoir.
Au XIXe siècle, avec l’introduction du coton au Japon, cette technique se développe pour servir le voyageur, tant pour ses effets personnels que pour son commerce. La tradition d’emballer objets du quotidien et cadeaux dans du tissu s’ancre dans la culture nippone. Le présent, remis en mains propres, est déballé par la personne qui l’offre. Celle-ci peut alors soigneusement plier son tissu et le conserver pour la prochaine occasion.
Plastique contre furoshiki
Le furoshiki est délaissé dans la seconde moitié du XXe siècle, alors que la culture moderne se répand, déversant son lot de sacs en plastique. Les Japonais lui préfèrent alors des boîtes ou des sacs en plastique et la tradition est oubliée.
Aujourd’hui, comme en Europe, la prise de conscience de l’impasse du tout jetable fait émerger de nouvelles solutions. Et voici que le furoshiki revient en force. En 2006, une campagne du ministère de l’environnement nippon pour la sensibilisation au gaspillage remet le premier sac éco-responsable au goût du jour. Depuis, il s’exporte comme les origamis !
Furoshiki, leçon 1
Le tissu du furoshiki existe en diverses tailles, 50 cm, 70 ou 90 cm ou un peu plus, mais il est toujours carré. La technique de base est simple. Elle peut être un bon moyen d’utiliser des tissus ou foulards qui dorment dans les placards : un tissu de coton, peu froissable ni glissant, suffisamment opaque, un imprimé coloré, un bandana vintage, un joli liberty, un motif ethnique.
Rien ne se perd, tout se transforme en élégant emballage, ou tsutsumi, selon trois techniques principales : le Fukusa tsutsumi, selon un pliage simple, utilisé pour des petits objets ou des enveloppes, l’otsukai-tsutsumi, qui sera noué une fois et le yotsumusubi, qui portera deux nœuds ou deux anses, pour des paquets plus lourds.
De jolis livres et de nombreux sites proposent des tutos pour s’initier au furoshiki. Les livres par exemple seront très faciles à emballer, pour un résultat satisfaisant du premier coup et du meilleur effet ! En famille, une fois les cadeaux déballés, chacun pourra s’y essayer. Adeptes du zéro-déchet, graines d’artistes ou simples épicuriens, à l’œuvre ! Le furoshiki de Noël fera fureur.
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