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Sous le pinceau d’Erica, les objets catho deviennent des objets déco

Erica Tighe Campbell
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Marzena Devoud - publié le 04/12/20
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Est-ce possible de cultiver l’art d’aimer en partageant sa foi à travers la calligraphie, les objets de design et toutes sortes d’accessoires mode et déco ? Oui, oui et encore une fois oui ! C’est ce que répond Erica Tighe Campbell, designer américaine et fondatrice d’un concept store catholique en vue. Interview. Des images de saints en mode sticker, des boules de Noël ou des affichettes, des prières caligraphiées, des poupées “Marie”, des sacs écolo “Totus tuus”, le premier chapelet du bébé…  Contemporains et inspirants à la fois, des accessoires déco et mode, jouets et affiches, défilent sur le compte Instagram du concept store en vue Be A heart. Derrière ces beaux visuels, une designer trentenaire américaine qui assume sa foi à cœur ouvert. C’est justement la mission qu’elle s’est donnée en fondant Be A heart – “être un cœur” en français – un concept store catholique original.

Erica Tighe Campbell

for courtesy of Erica Tighe Campbell

Erica avec son mari Paul dans leur maison à San Antonio au Texas.

Mais peut-on vraiment « être un cœur » pour soi-même et pour les autres à travers des objets de style de vie ? Pour Erica Tighe Campbell, une jolie blonde aux yeux bleus, passionnée depuis toujours par les beaux arts et saluée par les magazines de référence pour son travail, la réponse est claire :  “Oui, dès qu’ils incarnent l’espérance et la lumière. Vous savez, cette lumière qui conduit vers l’expérience de l’amour de Dieu… confie-t-elle à Aleteia en précisant que sa boutique s’adresse à ceux qui vivent un questionnement intérieur et qui cherchent de l’inspiration spirituelle pour la vie de tous les jours”. Avec Erica,”les objets catho sont aussi des objets déco et ses calligraphies des petites merveilles très inspirantes”, souligne Armelle, la cofondatrice de l’enseigne Catho Rétro avec qui l’artiste américaine a signé une collaboration en exclusivité pour l’Europe. De quoi donner du sens et des ailes à sa mission. Entretien.

Aleteia : Vous partagez la foi à travers vos nombreuses créations : du pin’s pop à une belle calligraphie. D’où vient ce choix ?
Erica Tighe Campbell : Tout a commencé avec mon blog où je décrivais mon expérience de bénévole pour une organisation catholique au Brésil. Notre travail là-bas devait se résumer en cette phrase : « Être un cœur, rien qu’un cœur ». Pour être à la hauteur de cette mission, je regardais chaque jour Marie au pied de la Croix comme mon guide. En retournant à New York quelque temps plus tard, j’ai décidé de créer mon entreprise de design.

Son nom m’est venu tout naturellement : “Être un cœur”, la phrase que j’avais gardé en tête depuis mon travail de bénévole. Bien qu’au début, je voulais juste créer des belles choses, je cherchais l’inspiration dans ma propre vie spirituelle. En toute honnêteté, j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui a fait ce choix mais plutôt l’inverse : c’est Dieu qui m’a appelé à ce travail et que j’ai dû lui dire”oui”. Ce “oui” que j’avais appris de Marie.

Pourtant, en retournant à New York vous avez vécu des moments de grand doute, même de désespoir. Comment avez-vous traversé cette épreuve pour finalement dire “oui” à Dieu ?
J’ai connu dans ma vie de véritables « ténèbres internes ». Je ne voyais pas comment continuer à vivre. En trouvant de l’aide dans un établissement où heureusement la grâce de la bonté de Dieu était palpable, j’ai dû affronter les parties sombres de moi-même sans aucun filtre et faire face à des choses très difficiles. Et c’est en lisant les Évangiles, que j’ai remarqué que Jésus faisait face à des choses terriblement dures.

C’était une découverte essentielle pour moi : nulle part ailleurs je trouvais des paroles aussi lumineuses et puissantes. Il fut un temps où j’avais peur de parler des choses sur lesquelles tout le monde n’était pas d’accord. J’avais peur que les gens ne m’aiment pas ou ne m’acceptent pas. Cette peur est née des attaques sur les réseaux sociaux. Mais quand j’ai eu mon premier enfant au début de cette année, j’ai réalisé que je voulais être un exemple pour ma fille. Je savais que je devais rester fidèle à moi-même et parler de tout ce qui me brisait le cœur ou me donnait de l’espoir.

Vous dessinez des saints sous différentes formes. Qui sont-ils pour vous ? Vous inspirent-ils tous les jours ?
Ma citation préférée est celle de Thomas Merton : “Être saint, c’est être soi-même.” Ce que j’aime le plus chez les saints, c’est qu’ils sont tous si uniques et en même temps tous indiquent le même Dieu. Ils m’inspirent pas tant dans le désir de faire exactement ce qu’ils ont fait de leur vie, mais plutôt pour suivre constamment la direction du Saint-Esprit dans ma propre vie.

Comment apporter un supplément d’âme à des objets de design ?
Je ne sais pas si je comprends bien votre question, mais je vous répondrai de façon intuitive. Selon moi, la clé est d’autoriser le Saint-Esprit à agir dans mon travail comme si je n’avais plus aucun dessein en moi. Cela me force à “ouvrir mes mains”, ce qui permet à Dieu de “travailler”. Je suis surprise par ce que je crée, et je crois vraiment que c’est parce que j’essaie de sortir de mon propre chemin et de laisser Dieu entrer dans le processus de création. C’est peut-être la meilleure façon de faire passer le message du Christ en toute modernité.

Dans l’esprit de Noël, les plus belles boules pour décorer son sapin :


Fabiola Garza
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