Emmanuel Macron a annoncé ce mardi 24 novembre que les cérémonies religieuses pourraient de nouveau se tenir en présence de fidèles, dès samedi prochain. Les modalités précises de déconfinement des lieux de cultes seront connues dans les prochains jours. Mais en annonçant en direct une jauge strictement limitée à 30 personnes, il a déclenché l’ire et l’incompréhension de nombreux catholiques. Les catholiques vont pouvoir retourner à la messe. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron ce mardi 24 novembre, au cours d’une allocution télévisée de vingt-cinq minutes, enregistrée depuis le palais de l’Élysée. “Dès samedi prochain matin, plusieurs changements seront réalité. (…) Pour les cultes, les offices seront à nouveau permis, dans la stricte limite de 30 personnes”, a-t-il déclaré. 30 personnes, c’est la “jauge” aujourd’hui autorisée pour des obsèques.
Sauf que la bonne nouvelle de la reprise des messes a aussitôt cédé la place à l’incompréhension chez de nombreux catholiques. En cause, cette jauge de 30 personnes maximum autorisées à assister à un office. Dans un communiqué adressé dans la soirée, la Conférence des évêques de France (CEF) s’est dite “à la fois déçue et surprise” par l’annonce du chef de l’État. “Elle n’est pas du tout conforme aux discussions qui ont eu lieu ces dernières semaines avec les ministres concernés” précise de façon très directe la CEF. Avec des représentants d’autres confessions chrétiennes, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, son président, a immédiatement demandé au Président de la République “que soit révisée cette mesure” qui est selon la CEF non seulement “irréaliste et inapplicable” mais aussi “tout à fait irrespectueuse de la réalité de la pratique religieuse des catholiques.”
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Lundi soir, lors d’une ultime réunion entre le directeur de cabinet de Gérald Darmanin et les représentants des cultes, le père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France (CEF), avait plaidé pour une reprise des célébrations publiques, dès samedi. Mais ce sera au Premier ministre, Jean Castex, de détailler les modalités de ce nouveau déconfinement, probablement ce jeudi 26 novembre. Reviendra-t-il sur les déclarations du président de la République ? Le décret autorisant la réouverture des lieux de culte sera en tout état de cause publié dans la foulée. Outre cette jauge, le dispositif sanitaire devrait correspondre au protocole soutenu depuis plusieurs jours par la CEF et appuyé par Hugues de Woillemont. “Lundi, la réunion avait surtout pour but de vérifier s’il y avait des points de blocages par rapport à nos propositions”, commente-t-on à la CEF. “A priori, le gouvernement n’a pas pointé une disposition ou une autre qui pourrait paraître inconcevable. Notre protocole semblait convenir”.
Si les mesures proposées par les évêques ne sont pas connues en détail, elles ne devraient guère trop changer de celles mises en œuvre lors du premier déconfinement. “Nous proposons qu’il y ait un mètre carré autour de chaque fidèle, ce qui veut dire quatre mètres carrés au total, et un taux d’occupation d’un tiers de la capacité de l’édifice”, précisait Vincent Neymon à Aleteia… avant les déclarations d’Emmanuel Macron.
Lors du mouvement de communion, les évêques proposent qu’un mètre et demi de distance sépare les communiants. “Nous avons aussi vu que dans certaines églises, ce sont le célébrant ou ses acolytes qui se déplacent pour donner la communion. Si c’est de nature à être moins risqué que la procession, pourquoi pas”, commente Vincent Neymon. Lors de la quête, le panier ne devrait pas passer entre les mains des fidèles. Enfin, le gel hydroalcoolique et le masque resteront de rigueur tout au long d’une célébration.
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