Contraintes de vendre leur monastère dont la charge est aujourd’hui trop importante, les augustines de Ploumagoar (Côtes d’Armor) cherchent un repreneur dont le projet ait du sens. Trop âgées pour rester dans leur monastère, les augustines de Ploumagoar (Côtes-d’Armor) cherchent un repreneur. Mais attention, pas n’importe lequel : elles souhaitent un projet qui ait du sens. La congrégation a été créée vers le IXe siècle à Dieppe (actuelle Seine-Maritime) par quelques femmes qui portaient secours aux plus précaires, et pas question pour les religieuses de faire primer le lucratif sur le reste. “Ce sont les plus pauvres qui nous ont fondées”, indique à Aleteia sœur Anne-Marie Dauguet, référente locale pour le projet, qui vient du monastère de Gouarec, situé à une quarantaine de kilomètres de là.
Et cet attrait pour les pauvres a toujours été présent de manière accrue chez les sœurs de Ploumagoar. Fondées en 1676, elles se sont d’abord installées à Guingamp, avant de migrer à Ploumagoar en 1983. Là-bas, elles se consacraient à l’accueil, notamment de personnes handicapées qui logeaient sur place dans des bâtiments d’hébergement. “Cela m’a frappé chez elles : il y a toujours eu ce souci d’aider ceux qui étaient en fragilité, quelles qu’ils soient”, note la religieuse.
Nous serons très attentives à garder cette dimension de disponibilité pour les plus pauvres.
Aujourd’hui, les sœurs, qui ne sont plus que sept, vieillissent. Deux parmi elles sont très dépendantes et la charge de ce site de 3,5 hectares devient trop lourde. Avec son parc, sa chapelles, sa maison d’accueil et ses petits appartements d’habitation, le lieu est bourré d’avantages. Jouxtant la ville de Guingamp, où est présente l’Université catholique de l’Ouest, il est très proche de la RN12 qui relie Rennes à Brest et se situe dans une zone industrielle riche en agroalimentaire.
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Maraîchage dans la veine de Laudato Si’, lieu de vie intergénérationnel, accueil de personnes fragiles ou malades… on peut tout imaginer pour donner une seconde vie au monastère tout en préservant son esprit d’origine ! Un appel à projets a donc été lancé au début de l’été et les sœurs s’appuient dans leur démarche sur un cabinet de conseil. “Il y a plein de possibilités et nous sommes ouvertes à presque tout”, reconnaît sœur Anne-Marie Dauguet. Elle souligne néanmoins qu’il est important que la chapelle reste un lieu de culte, et insiste sur un point : “Nous serons très attentives à garder cette dimension de disponibilité pour les plus pauvres. Cela aiderait les sœurs dans ce déplacement. Nous faisons vœu de stabilité et ce n’est pas anodin pour elles de quitter ce lieu. C’est un beau témoignage qu’elles donnent de fidélité et de don au Seigneur, qui exprime bien le sens de notre vie consacrée”.