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Comment braquer un ado facilement et sans effort ?

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Jeanne Larghero - publié le 21/11/20
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Ou comment, avec les meilleures intentions du monde, on aboutit aux pires claquages de portes. En un, inratable : « Si je te le dis, c’est pour ton bien… » Gros soupirs, froncements de sourcils et haussements d’épaules assurés ! Évidemment, tout parent aimant et concerné désire le bien de son enfant : mais alors, comment se fait-il que cette phrase emporte aussi peu d’adhésion ? Pour une raison simple, que votre ado a mystérieusement comprise avant vous. Il ne suffit pas de vouloir le bien, pour voir immédiatement comment on fait le bien.

Le choix des moyens

C’est même une règle universelle de la morale : notre immense liberté nous met face à d’innombrables possibilités, il faudra alors composer entre elles, jusqu’à ce que la meilleure à nos yeux se mette à briller. Et il nous en faudra de l’expérience, des tâtonnements, de la prudence, des conseils, pour discerner ce meilleur. On ne doit donc pas confondre la conduite humaine (autrement dit la morale) avec le monde de la technique, celui des recettes qui se déduisent du résultat à obtenir. Si vous voulez un bon chapeau à plume, prenez un chapeau et plantez-lui une plume ! Mais si votre plus grand désir est de faire de votre enfant un adulte heureux… commencez par prier. Invoquez l’Esprit Saint, ce fin connaisseur de l’âme humaine, il sait que l’âme de votre enfant ne tient pas en une équation, et il a fait du bonheur de cet enfant son bien le plus cher.


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En deux, tout aussi efficace : « Je te l’avais bien dit ! » Mais curieusement, personne ne vient vous applaudir pour votre clairvoyance ! Le pire est donc bien arrivé ; mais le jeune imprudent que vous conduisez aux urgences, le pauvre amoureux éconduit que vous fournissez en mouchoirs, le lycéen renfrogné dont vous signez le bulletin de colle ne pensent même pas à vous remercier de la justesse de vos pronostics ! Il semblerait même qu’il y ait du claquage de portes dans l’air ! Pourquoi ? Parce que, maintenant, l’heure est à la miséricorde. 

Après la chute

Quand l’erreur est faite, quand elle derrière soi, l’heure est à la consolation et à la réparation. La réalité s’est chargée de rappeler sa loi, à nous d’ouvrir les portes du pardon et de l’espérance en l’avenir. Ne laissons pas croire à nos enfants que nous lisons leur avenir dans une boule de cristal, rien n’est plus faux. Mais une fois de plus, commençons par prier. Que l’Esprit Saint nous inspire l’idée qui changera la donne, nous insuffle son dynamisme pour qu’une fois de plus, nous n’hésitions pas à retrousser nos manches : il faudra ouvrir nos bras à celui qui a besoin de réconfort plutôt que d’une bonne leçon, et proposer notre aide à celui qui est plongé dans le désarroi.


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Quant au malheureux « Quand on pense à tout le mal qu’on s’est donné pour toi… », il a fait ses preuves : un vrai détonateur à insolences, de celles qui tourneront probablement autour du thème « Je ne vous avais rien demandé, moi ! » Et sa variante « Je n’ai pas demandé à naître, que je sache ». Il faut le comprendre : la gratitude ne se commande pas, et nos lamentations feront fuir tout le monde. 

Merci qui ?

Mais plus profondément, ayons l’humilité de reconnaître que ce n’est pas envers nous que nos enfants ont une dette : nous n’avons pas donné la vie, donné de notre temps et de notre énergie pour être payés en retour. Et d’ailleurs, nous-mêmes, que pourrions rendre à nos parents, qui soit à la hauteur de ce que nous avons reçu d’eux : la vie qu’ils nous ont transmise ? Regardons plutôt comment Dieu est avec nous : il donne sans compter ! Il ne nous adresse pas la liste de ses bienfaits, sous forme de facture. Il nous donne en abondance pour que nous sachions nous aussi donner en abondance. Voilà notre dette, joyeuse, stimulante, tournée vers l’avenir : mettre de la vie partout où nous serons. 

Ainsi nous n’avons pas donné la vie pour que nos enfants nous tressent des lauriers, mais pour qu’eux-mêmes un jour nous quittent, et trouvent de la joie à donner leur vie. Ce sera pour nous notre plus belle récompense, qu’il faudra prendre comme une grande preuve de gratitude. Alors au contraire ne ratez pas une occasion de dire : quelle chance j’ai eu de pouvoir faire tout ça pour toi ! 


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