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Suzanne, porteuse de trisomie 21, a un emploi comme les autres

Suzanne en service.

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Domitille Farret d'Astiès - publié le 18/11/20
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A l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, Suzanne Boudault, porteuse de trisomie 21, témoigne de son travail dans un restaurant nantais.Elle a un bagou évident. Suzanne Boudault, 21 ans, est porteuse de trisomie 21. Et elle en pince pour son job. Depuis deux ans, cette jeune Nantaise  travaille pour le restaurant Le Reflet, qui compte un établissement à Nantes et un autre à Paris. Il ne s’agit pas d’un restaurant associatif mais d’une entreprise classique qui s’adapte à ses salariés extraordinaires, tous porteurs de trisomie 21. En 2018, comme Suzanne, près de 990.000 personnes handicapées avaient un emploi. C’est peu, compte tenu des 2,8 millions de personnes en âge de travailler qui étaient alors reconnues handicapées, selon l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).

Suzanne partage son temps de travail entre Le Reflet et Chromosome Resto, un autre établissement nantais. Elle a eu la chance de ne pas connaître le chômage et de trouver rapidement un emploi après ses différents stages. La question de l’emploi dans le monde du handicap est en effet cruciale. Que la déficience soit physique, intellectuelle ou psychique, le taux de chômage des personnes handicapées est deux fois supérieur à celui des personnes valides. En 2018, il était de 18%, contre 9% pour l’ensemble de la population. La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées a justement pour but de faciliter le recrutement des personnes handicapées. Si aujourd’hui Suzanne est au chômage partiel comme ses pairs en raison du confinement qui a démarré le 29 octobre dernier, elle a la chance d’avoir obtenu un poste et reste en lien avec son équipe grâce à des vidéo-conférences. Et se confie à Aleteia sur son travail.

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Le Reflet

Le monde de la restauration semble fait sur mesure pour elle puisque la jeune femme aime cuisiner et être en relation. Pour preuve, Flore Lelièvre, à l’origine du projet Le Reflet, se souvient que lors de son entretien d’embauche, Suzanne avait apporté un carnet de notes rempli de recettes de cuisine. Quant à entrer en relation, “j’adore parler !”, s’exclame-t-elle en riant. “C’est très chouette de travailler là-bas”, confie-t-elle à Aleteia. La jeune femme emprunte le tram pour se rendre sur place avant d’enfiler un tablier noir quand elle embauche. Elle a pour mission de nettoyer les tables, veiller à la propreté de la salle, remplir les carafes d’eau, installer les couverts, prendre les commandes, servir les clients… Si au début elle était complètement novice dans ce milieu, aujourd’hui elle a progressé, devenant ainsi bien plus autonome dans son travail. Le défi pour elle, note-t-elle, est de rester bien concentrée, sans stress et dans le calme. “Là où je suis forte, c’est surtout le service”, poursuit-elle. “Je dois me secouer pour aller plus vite. Parfois il y a des petits soucis et je dois repasser en arrière”.

Un point important, pour elle, c’est le travail d’équipe. Le courant passe très bien avec François, son chef, ainsi qu’avec ses collègues Antoine, Paul, Caroline, Pauline, Maxime et Marie-Noellie. “Il y a une bonne ambiance dans l’équipe”, souffle-t-elle. “C’est super important. Il faut beaucoup d’énergie pour continuer à travailler bien avec tout le monde”. “C’est vraiment super important d’avoir un travail. Je dois avoir un boulot”, explique la jeune femme qui à côté de son travail aime pratiquer la danse, le yoga et jouer à la Wii. Et quand on lui demande où elle se verrait dans dix ans, sa réponse fuse sans hésitation : au Reflet !



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