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Après la mobilisation, vers une “reprise maîtrisée” des messes en décembre

Devant la cathédrale de Reims, le 15 novembre 2020.

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Agnès Pinard Legry - publié le 16/11/20
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Rassemblements devant plusieurs églises ce week-end, rencontre entre Jean Castex et les représentants des cultes ce lundi, préparation d’un nouveau protocole sanitaire dans les églises… La reprise des messes publiques reste une demande forte pour de nombreux catholiques. Une reprise des messes publiques est désormais envisagée début décembre.Paris, Reims, Rennes, Chambéry, Bayonne… Une vingtaine de rassemblements ont finalement eu lieu ce week-end dans plusieurs villes de France, devant des églises ou sur des places afin de demander la reprise des messes publiques. Pour la plupart déclarées en préfectures, ces mobilisations se sont déroulées paisiblement, dans le respect des règles sanitaires. “C’est une grande joie de voir que des catholiques se mobilisent de la sorte pour avoir la liberté de retourner à la messe”, se réjouit auprès d’Aleteia Jean-Benoît Harel, l’un des co-fondateurs de la pétition en ligne “Pour la messe”.

Ces rassemblements, émaillés parfois d’un “Je vous salue Marie” ou d’un “Notre Père”, ont emporté le soutien de plusieurs évêques… et des mises en garde d’autres. L’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas, a ainsi appelé à ne pas mélanger manifestation et prière “sous peine d’engendrer une confusion qui ne respecte pas la Loi de Séparation de 1905 et qui nuit au dialogue des représentants des cultes avec l’État”. Si l’enjeu est essentiel, les avis sont nombreux et variés chez les pratiquants. “L’important est d’apporter un message d’apaisement et en aucun cas d’émettre un jugement”, reprend Jean-Benoît Harel. “Ceux qui n’ont pas voulu participer à ces rassemblements ne sont pas des tièdes et ceux qui participent ne sont pas irresponsables. Chacun fait ce qui lui semble le mieux en tant que chrétien dans sa foi, avec charité, sans insulte ni véhémence”.

Une atteinte à une liberté fondamentale

Dans nos colonnes, Mgr Valentin, évêque auxiliaire de Versailles, estimait à propos de ces rassemblements que sa “responsabilité de pasteur est de les accompagner, sans absolutiser leur démarche. […] Il y a plein de débats autour de ces manifestations : il y a non seulement le débat de savoir s’il faut ou pas réclamer la messe, mais aussi le débat de savoir si une manifestation de rue est la bonne manière de la réclamer.” Sans faire l’unanimité ces manifestations interrogent néanmoins sur les libertés fondamentales, dont fait partie la liberté de culte, et la manière dont celles-ci sont assujetties – à tort ? – au contexte sanitaire. “Il est bien évidemment essentiel de prendre en compte le contexte sanitaire”, reconnaît Jean-Benoît Harel. “Ce que nous dénonçons, c’est le caractère disproportionné qu’est la suspension des messes publiques”.


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Un caractère disproportionné qu’a également dénoncé ce dimanche le président du Sénat, Gérard Larcher. “On est là sur une liberté fondamentale et le gouvernement doit y être attentif”, a-t-il affirmé lors de son passage dans l’émission “Le grand jury” de RTL en prononçant pour une reprise des messes publiques dans le respect des “conditions sanitaires”. Dans une tribune adressée à Jean Castex publiée quelques heures auparavant dans Le Figaro, une quarantaine de parlementaires ont aussi appelé à la reprise des messes publiques. “Il en va du respect de l’esprit de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État, qui a pris soin de placer haut sur l’échelle des libertés la liberté de culte, qui exige une protection particulière et qui ne peut pas être confondue avec la liberté de réunion ou encore la simple liberté de manifestation”, ont-ils assuré.

Ces initiatives n’ont pas particulièrement été du goût de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Cultes. À la veille du week-end, il assurait au micro de France info être prêt à envoyer des policiers “verbaliser des croyants” qui se rassemblent “devant des églises”. Il envoyait le jour même un message “aux croyants” rappelant la pratique du culte pendant le confinement. “J’appelle chacun à respecter la loi de la République”, y assure-t-il. “Quiconque viendrait à l’enfreindre s’exposerait à des sanctions.” Dimanche en fin de journée, le ton du ministre était plutôt à l’apaisement : “je remercie les croyants, et notamment les catholiques, pour leurs efforts et leur compréhension. Je sais leur peine.” Il annonçait également une réunion cruciale avec les cultes ce lundi 16 novembre.

Si la suspension des messes publiques en raison de la situation sanitaire a bien été confirmée le 7 novembre par le Conseil d’État, le juge des référés a également enjoint le gouvernement de rencontrer régulièrement les représentants des cultes afin d’ajuster les mesures et restrictions à la situation sanitaire. Rendez-vous a donc été pris ce lundi 16 novembre par le Premier ministre Jean Castex qui à réuni par visioconférence les représentants des cultes dont Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France (CEF). Une réunion au cours de laquelle Jean Castex a expliqué que les conditions sanitaires ne permettaient pas aujourd’hui une reprise des célébrations publique. Des protocoles sont actuellement en préparation pour une “reprise maîtrisée à partir du 1er décembre” selon la CEF.



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