Alors qu’une attaque terroriste à Nice a fait trois morts ce jeudi 29 octobre, la basilique où s’est déroulé le drame est non seulement un édifice religieux important pour les catholiques, mais c’est aussi le symbole emblématique du rattachement du comté de Nice à la France. Nice est de nouveau endeuillée par un attentat terroriste qui a eu lieu au matin de ce jeudi 29 octobre. Lors d’une attaque au couteau, trois personnes, un homme et deux femmes, ont été tuées, dont une au moins égorgée, dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption. C’est la troisième fois que la capitale azuréenne subit un attentat ces dernières années. Le 3 février 2015, Moussa Coulibaly attaquait trois soldats qui gardaient un centre communautaire juif, faisant deux blessés. Le 14 juillet 2016, Mohamed Lahouaiej-Bouhel faisait 86 morts sur la Promenade des Anglais au cours d’une attaque au camion-bélier.
L’emblème de l’annexion de Nice à la France
L’attentat du 29 octobre a eu lieu au sein d’une église, symbole de la religion catholique devenue une cible d’attaque. Mais la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice représente aussi tout un autre symbole : l’emblème du rattachement du comté de Nice à la France.
Inspirée de façon saisissante par Notre-Dame de Paris, l’immense basilique niçoise est en effet l’un des monuments les plus importants de l’histoire française de la ville. Selon le récit du site internet diocésain consacré à son histoire, le comté de Nice a été annexé par la France à la suite de la ratification du traité de Turin en 1860. Anciennement rattachée au royaume de Sardaigne, Nice devient alors française, grâce notamment au clergé qui jouera un rôle capital dans la politique de francisation mise en place à la Belle-Époque.
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Tout commence dans les années 1860. Les travaux de l’église débutent, mais non sans difficultés. C’est Mgr Jean-Pierre Sola qui doit chercher des sources de financement. Il s’adjoint les services du père Alexandre Lavigne, très apprécié à Paris, qu’il considère comme l’homme idéal pour répondre aux aspirations de nombreux habitants français à Nice. Il le nomme donc vicaire général pour la colonie « étrangère ». Cette nomination correspond aussi à la volonté de Mgr Sola de faire adhérer les Niçois à la culture française par l’intermédiaire du clergé. Le père Lavigne ouvre en 1862 une grande souscription pour récolter les fonds nécessaires à la construction de l’église. La colonie « étrangère », enthousiaste, participe à des ventes de charité et des quêtes publiques. Des dons arrivent de toute la France et le père Lavigne n’hésite pas à aller jusqu’en Angleterre pour solliciter la générosité de riches familles qui viennent passer leurs hivers à Nice.
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L’édifice devait répondre non seulement aux goûts et aux exigences des généreux donateurs mais aussi s’intégrer au nouveau paysage urbain de la ville. Les travaux débutent enfin en 1864 sous la direction de l’architecte Charles Lenormand, qui ultérieurement le concepteur de la cathédrale de Monaco. Bâtie sous sa direction, l’église Notre-Dame de l’Assomption est de style néo-gothique, caractéristique de ce qui se construisait en France à l’époque. Sa façade est inspirée de Notre-Dame de Paris avec trois porches, une rosace, des baies jumelles dans un arc ogival et une galerie avec quatre pinacles, tandis que son chœur est inspiré de l’abbaye Saint-Serge d’Angers. L’édifice est consacré en 1925, et sera élevé au rang de basilique en 1978.
Notre-Dame de l’Assomption, patronne de la France
Notre-Dame de l’Assomption s’impose donc dans le nouveau paysage niçois avec sa grandeur et sa silhouette gothique, elle répond ainsi aux besoins exprimés par la colonie hivernante française qui séjourne régulièrement à Nice. À ce jour, elle reste un lieu de rassemblement important pour la communauté catholique du quartier attachée particulièrement à Notre-Dame de l’Assomption proclamée patronne principale de la France par le pape Pie XI le 22 mars 1922. Pourquoi la Vierge dans le mystère de son assomption ? Parce que c’est sous ce vocable que la France a été consacrée officiellement à Marie par Louis XIII, le 10 février 1638.