Alors que la Toussaint, puis la fête des morts, approchent, de nombreuses paroisses se mobilisent pour proposer un accompagnement des proches, notamment à travers une présence au cimetière.
L’approche de la Toussaint, suivie de la fête des défunts, est le moment où de nombreuses familles font mémoire de leurs morts. Si les cimetières sont pris d’assaut et que les fleuristes font leurs chiffres d’affaires à grands coups de chrysanthèmes, hellébores et bruyères, beaucoup de personnes se sentent démunis devant la tombe d’un proche. D’autant plus cette année où la pandémie a secoué brutalement des personnes qui n’ont pas pu faire leur deuil paisiblement.
C’est pourquoi des paroisses mettent en place différentes initiatives dans les cimetières le week-end de la Toussaint. Gilles Rebêche, diacre permanent, est en charge de la pastorale du deuil pour le diocèse de Fréjus-Toulon. Celle-ci s’est mise en place il y a vingt-cinq ans, “au moment où nous avons commencé à nous rendre compte des mutations funéraires”, explique-t-il à Aleteia. “Nous avons senti qu’il y avait un évitement progressif de la paroisse”, poursuit-il. Le diocèse a donc créé la Communion Saint-Lazare afin d’accompagner les familles en deuil en envoyant des équipes dans les cimetières, les funérariums, les crématoriums. Un des objectifs de ce groupe est de remettre la prière au cœur des lieux de mémoire. Gilles Rebêche insiste sur l’aspect de la prière de la communauté chrétienne : “Nous nous sommes rendus compte que les cimetières étaient désertés et nous avons voulu y remettre en place la prière communautaire”.
On a l’impression que beaucoup sont devenus un peu analphabètes avec les mots de la foi. Ils ne savent pas comment s’y prendre.
Dimanche 1er novembre 2020, des prêtres, diacres, séminaristes et laïcs seront présents dans les deux grands cimetières de Toulon. Le soir, ils chanteront les vêpres à l’intérieur du cimetière. Dans l’après-midi, ils se tiendront à disposition des visiteurs pour bénir les veilleuses funéraires, distribuer des prières, des bougies, écouter, échanger, accompagner.
Car si les gens déposent des fleurs et nettoient les tombes, souvent, “il y a quelque chose qui manque”, note Gilles Rebêche, qui note que “dans le deuil, il y a un travail de réconciliation intime”. “S’il n’y a pas un temps pour la prière, on peut dire que le deuil est escamoté. On a l’impression que beaucoup sont devenus un peu analphabètes avec les mots de la foi. Ils ne savent pas comment s’y prendre. Je crois que cela correspond à une vraie demande”, conclut-il.
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Idem à Bruxelles avec “Action Toussaint”, qui a lieu pour la quinzième année consécutive. Les 31 octobre, 1er et 2 novembre, des bénévoles se mettront à disposition des familles pour les aider à prier si elles le souhaitent. “Beaucoup de funérailles n’ont pu se faire dans des conditions dignes à cause de la Covid-19. Les gens se retrouvent avec une peine immense qu’ils n’ont pas pu exprimer”, explique Dominique Coerten, du vicariat Annoncer l’Évangile, sur le site de Cathobel. “C’est notre rôle d’être cette main tendue, cette écoute attentive, tout en respectant les convictions de chacun”.
Cécile Marque s’occupe d’une initiative du même type, lancée pour la première fois dans la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Saint-Maur-des-Fossés (diocèse de Créteil). “Cette année, avec le contexte, nous nos sommes dit que, très certainement, il y aurait plus de visites et que c’était une manière de rendre l’Église proche des personnes et de ce qui les préoccupe actuellement”, souffle-t-elle à Aleteia. Avec trois autres bénévoles de la paroisse se tiendront toute la journée à l’entrée de l’un des cimetières de la ville le jour de la Toussaint proposeront aux visiteurs un lumignon, mais aussi un feuillet avec un texte de Jean d’Ormesson d’un côté, un déroulé de prière de l’autre. “Cela peut parler à des non-croyants. L’idée, c’est que chacun s’approprie cela comme il veut. Si on sent qu’il y a une demande, on pourra proposer aux personnes de les accompagner sur la tombe, ou de les y rejoindre”, poursuit la bénévole. “Notre objectif est d’abord de faire acte de présence, d’être dans un ministère de la compassion, présents avec les gens. C’est de cela dont ils ont besoin cette année”.
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