Le président de la République s’est une nouvelle fois adressé aux Français ce mercredi 28 octobre, annonçant un second confinement à partir de jeudi 29 octobre à minuit, jusqu’au 1er décembre, en vue de freiner la propagation du Covid-19. Une intervention ponctuée de phrases fortes, voire même d’engagements que l’on aimerait voir se réaliser à long terme.C’était une allocution particulièrement attendue. Les Français étaient impatients de connaître dans le détail les contours que prend ce second confinement. Télétravail généralisé, attestation de sortie, fermeture des commerces non essentiels, des établissements d’enseignement supérieur, des bars et des restaurants, pas de cultes après la Toussaint, pas de déplacements entre les régions, maintien de l’ouverture des établissements scolaires et des services publics. Des mesures qui contraignent à nouveau de manière drastique la vie des Français. Cependant, le chef de l’État semble avoir tiré des enseignements du confinement passé et fait montre d’un peu plus de chaleur et d’humanité que lors de ses précédentes allocutions.
“Rien n’est plus important que la vie humaine”
Emmanuel Macron a dressé la liste de ses objectifs primordiaux dans la lutte contre le coronavirus : protéger les plus âgés, les plus fragiles, les plus jeunes, les soignants, les plus modestes, et enfin notre économie, concluant que le « principe intangible » demeurait la protection et la sauvegarde de toute vie humaine : “C’est donc un juste équilibre qu’il nous faut sans cesse rechercher. Sans jamais perdre de vue un principe intangible : pour nous, rien n’est plus important que la vie humaine.” Une phrase qui prête à sourire lorsqu’on sait combien les débats sur l’avortement et la fin de vie sont sujets d’autant de discussions et de révisions de loi. “Rien n’est plus important que la vie humaine”, et pourtant, a été voté cet été, dans le cadre du projet de loi bioéthique, un amendement ajoutant aux motifs autorisant une interruption médicale de grossesse (IMG) jusqu’au 9ème mois la “détresse psychosociale”. Puissent les parlementaires se rappeler ce cri du cœur présidentiel lorsque le projet de loi bioéthique arrivera en deuxième lecture au Sénat dès les premiers mois de 2021.
« Les visites en maison de retraite ou en EHPAD seront autorisées »
Conscient “des drames humains” qui se sont joués au printemps, où des personnes en fin de vie se sont retrouvées totalement isolées, Emmanuel Macron a annoncé que “les visites en maison de retraite ou en EHPAD seront cette fois autorisées”. En effet, bon nombre de personnes âgées avaient été privées il y a quelques mois de tout contact physique avec leurs proches, entraînant des situations douloureuses. Comme l’avaient demandé les évêques de France au gouvernement, les aumôniers présents dans les maisons de retraite pourront donc continuer leur mission d’accompagnement.
« En cette période marquée par la Toussaint, les cimetières demeureront ouverts »
Doit-on également cette mesure à la lettre envoyée le 27 octobre par Mgr Éric de Moulins-Beaufort à Emmanuel Macron ? En tout cas, le Président de la République ne fait pas l’impasse sur la fête chrétienne de la Toussaint et semble prendre en considération les difficultés qu’ont éprouvées certains Français à ne pas pouvoir dire adieu à leurs proches lors du dernier confinement. “Quant aux cimetières, en cette période marquée par la Toussaint, ils demeureront ouverts, et je veux que nous puissions continuer à enterrer dignement nos proches.” En effet, croyants ou non-croyants, se recueillir sur une tombe en cette période est un pas essentiel sur le chemin du deuil et de l’apaisement.
« L’espoir de célébrer Noël en famille »
Noël semble également retenir l’attention d’Emmanuel Macron, tout du moins dans sa dimension de fête familiale. “Nous verrons si nous pouvons cultiver l’espoir de célébrer en famille ce moment si précieux de Noël”, a-t-il déclaré. Si rien n’est moins sûr, réjouissons-nous cependant que Noël et la famille apparaissent comme des lieux importants aux yeux du chef de l’État.
Lire aussi :
Un reconfinement pour sauver Noël : et si Esther Duflo avait eu raison ?
« Nous avons appris des événements du printemps »
Il s’agirait presque d’un mea culpa en règle. En tout cas, l’humilité chère à saint François n’est pas loin. “Nous avons (…) tout le matériel nécessaire parce que nous avons appris de nos insuffisances, de nos manques durant la première vague.” Ou encore : “Parce que nous avons appris des événements du printemps, ce confinement sera adapté sur trois points principaux : les écoles resteront ouvertes, le travail pourra continuer, les EHPAD et maisons de retraite pourront être visités.”
Lire aussi :
Reconfinement : plus de messes après la Toussaint, les paroisses s’organisent