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Attentat de Nice : les chrétiens une nouvelle fois éprouvés

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Agnès Pinard Legry - publié le 29/10/20
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Une attaque au couteau ce jeudi 29 octobre au matin en la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice. L’assaillant a tué trois personnes avant d’être maîtrisé par les forces de l’ordre. Récit d’une journée éprouvante.En ce jeudi 29 octobre matin, c’est au son du reconfinement annoncé la veille au soir par Emmanuel Macron pour endiguer la propagation du Covid-19 que les Français se sont réveillés. Pourtant, très rapidement, une autre actualité dramatique qui s’est imposée. Vers 9h, un homme armé d’un couteau a pénétré dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice pour y commettre un attentat terroriste. En quelques minutes, il a tué trois personnes : une femme d’environ 70 ans, quasiment décapitée découverte près du bénitier, le sacristain, qui venait d’ouvrir l’église pour les paroissiens, et une troisième femme âgée d’une quarantaine d’années qui, a succombé à ses blessures dans le café où elle s’était réfugiée.

Prévenues rapidement, les forces de l’ordre neutralisent l’assaillant en quelques minutes. “Je confirme que tout laisse supposer à un attentat terroriste au sein de la basilique Notre-Dame de Nice”, indique dans la foulée Christian Estrosi, le maire de la ville, présent sur les lieux. Alors qu’il était médicalisé sur place, l’assaillant “n’a cessé de répéter en boucle ‘Allah akbar'”, a-t-il précisé.

Une minutes de silence à l’Assemblée nationale

À Paris, au même moment, l’émotion est intense. Après une minute de silence observée à l’Assemblée nationale en début de matinée, le Premier ministre Jean Castex, qui devait présenter le plan de reconfinement, a quitté l’hémicycle pour se rendre place  Beauvau. Tout s’enchaine très vite : mise en place d’une cellule de crise au ministère de l’Intérieur, ouverture d’une enquête par le parquet antiterroriste pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Très rapidement aussi, le président de la République annonce qu’il compte se rendre sur place dans la journée. Et n’y va pas seul : il emmène avec lui le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti et Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF) sont du voyage.

Les Chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre.

Pendant ce temps-là, les réactions affluent. “Il y a une urgence à combattre cette gangrène qu’est le terrorisme, de la même façon qu’il y a urgence à mettre en place de manière concrète une fraternité dans notre pays”, a affirmé le porte-parole de la CEF, le père père Hugues de Woillemont. “Les chrétiens ne doivent pas devenir un symbole à abattre”.

“Ma tristesse est infinie en temps qu’humain devant ce que d’autres êtres, dits humains, peuvent commettre”, a réagi dans la matinée Mgr André Marceau, évêque du diocèse de Nice. “Toutes mes prières rejoignent les victimes, leurs proches, les forces de l’ordre en première ligne de cette tragédie, prêtres et fidèles meurtris dans leur foi et leur espérance. Que l’esprit de pardon du Christ prévale face à ces actes barbares”. Toutes les églises de Nice sont fermées et placées sous protection policière jusqu’à nouvel ordre. « Dieu s’est révélé un Dieu d’amour. Assassiner en son nom est le vrai, le seul blasphème, une insulte à ce qu’Il est », a de son côté réagi Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris.



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En signe d’unité et en hommage aux victimes, les églises de France ont sonné le glas, la cloche des défunts, à 15h « heure de la mort du Christ, heure symbolique ».

Un instant de recueillement profond, où le temps des hommes rejoint le temps de Dieu. Mais si le temps du silence est nécessaire, celui des actes l’est tout autant. « Une fois encore, notre pays a été frappé par une attaque terroriste islamiste », a affirmé le président de la République arrivé sur place. “Très clairement c’est la France qui est attaquée”. “Je veux ici dire le soutien de la Nation toute entière aux catholiques”, a encore assuré Emmanuel Macron. Rappelant qu’après l’assassinat du père Hamel en juillet 2016 les catholiques étaient une nouvelle fois menacés et attaqués, il a martelé avec force l’importance de l’unité de la Nation et d’une réponse forte.

Cette réponse passe par un renforcement du plan Vigipirate relevé au niveau « urgence attentat » partout en France ainsi que le passage de 3.000 à 7.000 militaires du dispositif Sentinelle. La protection des lieux de culte et des écoles devrait également être renforcée dans les prochaines heures.


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Alors que la fête de la Toussaint approche, “le Christ nous dira dans l’évangile de ce dimanche ‘Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute à cause de moi, car votre récompense est grande dans les cieux'”, rappelle avec justesse l’archevêque de Paris. “Nous savons que ce ne sont pas seulement des mots. Depuis le commencement les chrétiens sont persécutés et aujourd’hui encore ce sont eux qui, bien qu’ils prêchent et vivent de l’amour de Dieu et du prochain tout ensemble, payent le plus lourd tribu à la haine et à la barbarie”.

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