Aux Pays-Bas, le ministre de la Santé a annoncé que le gouvernement était favorable à l’extension de l’euthanasie aux enfants âgés de 1 à 12 ans.Aux Pays-Bas, mettre fin à la vie d’un enfant de 1 à 12 ans sera-t-il désormais possible ? En effet, si la législation du pays, le premier à avoir légalisé l’euthanasie en 2001, l’autorise pour les adultes et les enfants âgés de moins d’1 an et de plus de 12 ans, il n’existe actuellement aucune disposition légale pour ceux qui ont entre 1 et 12 ans. Une enquête sur la question a donc été lancée. Achevée en 2019, elle a démontré qu’environ cinq à dix enfants de cette tranche d’âge étaient éligibles à une interruption de vie active chaque année.
Mi-octobre, Hugo de Jonge, ministre de la Santé, a fait savoir au Parlement l’accord du gouvernement pour l’extension de la dépénalisation à cette tranche d’âge. Il a expliqué qu’il souhaitait “offrir davantage de garanties juridiques aux médecins” afin de pouvoir mettre fin à la vie des enfants de 1 à 12 ans, rapporte le quotidien néerlandais de Volkskrant. “Ce programme s’appliquera à un petit groupe d’enfants en phase terminale qui souffrent désespérément et de manière insupportable, et pour lesquels toutes les possibilités de soins palliatifs ne suffisent pas à soulager les souffrances. Ce sont des enfants qui devraient mourir dans un avenir prévisible”, a-t-il noté, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une nouvelle loi mais de simples règlements complémentaires.
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L’Église a vivement réagi à cette annonce. Le cardinal Willem Eijk, archevêque d’Utrecht, s’est adressé au gouvernement dans une lettre rapportée en partie par Vatican News. “Si cette disposition devient une réalité, la vie des gens peut être interrompue par les médecins dès la conception, à tout âge, sous certaines conditions et sans sanction. La boucle est donc bouclée”, a-t-il souligné, fustigeant l’élargissement progressif des critères autorisant l’euthanasie.
“Au début des années 80, on considérait qu’elle était acceptable dans la phase terminale d’une maladie physique. Plus tard, avant même la phase terminale. Dans les années 1990, elle a également été appliquée aux troubles psychiatriques et à la démence. Depuis le début de ce siècle, elle a été appliquée aux nourrissons handicapés. Et bientôt, elle sera également appliquée aux enfants âgés de 1 à 12 ans”, a-t-il regretté, avant de conclure : “Ne faites pas le dernier pas qui rendrait l’euthanasie applicable à tous les âges”. Les règlements complémentaires devraient entrer en vigueur dans les prochains mois.
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