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Diacre et premier préfet handicapé de France, Jean-Christophe Parisot est mort

Jean-Christophe Parisot, sous6préfet chargé de la cohésion sociale dans la région Languedoc-Roussillon, le 27 février 2012 à Montpellier.

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Atteint d’une maladie génétique évolutive, la myopathie, l’auteur du Manifeste des humains fragiles, haut-fonctionnaire et premier handicapé à être nommé préfet, était considéré comme un porte-parole hors du commun, essentiel à la société et porté par une foi vive. Après une vie consacrée à la défense des exclus et des plus vulnérables, Jean-Christophe Parisot est mort ce dimanche 18 octobre à l’âge de 53 ans.Atteint d’une maladie génétique évolutive, la myopathie, Jean-Christophe Parisot a eu le temps d’avoir une vie bien remplie et accomplie. Père de famille de quatre enfants, diacre, romancier à ses heures (Ce mystérieux Monsieur Chopin), il a été, en 2012, le premier préfet atteint de handicap et a même été fait Chevalier de la Légion d’Honneur des mains de Manuel Valls. Il a eu à coeur de porter la parole des personnes handicapées afin qu’elle soit entendue dans la société. En janvier 2020, il invitait d’ailleurs, à travers la publication de son Manifeste, à reconnaître le rôle essentiel joué par les humains fragiles dans le développement durable. Car il était aussi un relais fidèle de la Parole de l’Évangile.

“Le temps qu’il nous est donné de vivre est un cadeau du Ciel”

Dans sa dernière homélie en tant que diacre, le 4 octobre dernier, il rappelait l’importance du temps accordé sur la Terre. “Vous endormez-vous sans remercier Dieu pour cette journée passée? Vous réveillez-vous sans remettre à Dieu le jour qui vient? Le temps qu’il nous est donné de vivre est un cadeau du Ciel. Pour beaucoup, le temps s’écoule si vite qu’on ne prend plus le temps de vivre. Il faut du bruit tout le temps, comme le silence était dangereux.”

Au-delà de son engagement auprès des plus faibles, ce message dit beaucoup de son esprit de gratitude et d’un autre engagement tout aussi important dans sa vie. Celui d’éveiller l’homme à la présence de Dieu et à la beauté de la vie. C’est en devenant diacre en 2002 qu’il a répondu à cet appel, devenant alors le plus jeune diacre permanent de l’Église catholique en France. Sa foi a toujours été là. En octobre dernier, il témoignait de son expérience du sens de la Croix du Christ dès l’enfance, sur KTO.

Ses derniers voeux, très inspirés, ont été publiés sur sa page Facebook : “Avant de quitter ce monde, il tenait absolument à remercier tous ceux qui ont suivi ses actions, l’ont encouragé dans son combat contre l’indifférence et l’injustice liées au handicap, l’ont accompagné avec bonté et amitié dans ses indicibles souffrances. Il a aimé la vie, aimé ceux qui font de la faiblesse une force. Il espérait que l’esprit de résistance puisse s’intensifier dans les générations à venir. De là où il serait, il a promis d’intercéder, autant que possible et si Dieu le permet, en faveur de ceux qui sont enfermés par leur handicap et qui luttent en faveur des fragiles.” 

Ces mots ont été rédigés par sa famille peu après l’annonce de son décès. Ils traduisent un engagement qui ne s’arrêtera pas à sa mort, à l’image de la force de vie dont il a fait preuve dans tous ses combats. De son côté, sa soeur Anne-Sophie Parisot a ajouté qu’il “n’avait cessé d’affirmer combien le handicap était une chance pour notre société.” Elle rappelle notamment son rôle “d’initiateur de mouvements citoyens favorables à la participation des personnes en situation de handicap à la vie démocratique française”, ainsi que son travail, en tant que préfet, aux côtés de François Chérèque “dans la mise en oeuvre du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.”

Le rédacteur en chef de Ombres & Lumière, Cyril Douillet, a salué l’homme qui “portait avec détermination sans faille la voix des personnes fragiles, la voix de l’Évangile. Un prophète, vraiment.”

Rappelant la force du texte de son livre La voie de la fragilité, dans lequel il dialogue avec le directeur de l’Office chrétien des personnes handicapées, Monseigneur Matthieu Rougé y a souligné “le magnifique témoignage de courage et d’espérance.”



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