Que ce soit avec la Chine, le Venezuela ou la Biélorussie, le Saint-Siège reste prudent dans ses relations diplomatiques, explique Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, au cours d’un entretien. En Biélorussie comme dans d’autres pays, en Chine, en République démocratique du Congo ou encore au Venezuela, “nous jouons selon des règles légèrement différentes” en matière diplomatique, a expliqué Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, dans un entretien accordé au média Crux le 9 octobre 2020. Le diplomate a confié ses difficultés à négocier avec le gouvernement biélorusse pour autoriser un archevêque à entrer sur le territoire.
Depuis plus d’un mois, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque de Minsk, est empêché par les autorités de rejoindre la Biélorussie en raison de ses positions à l’égard du gouvernement. Dépêché le 11 septembre dernier dans ce pays, Mgr Paul Richard Gallagher s’est livré sur ses négociations pour tenter de dénouer la situation. “Nous avons essayé d’argumenter sur le fait que c’était dans les intérêts de tout le monde, Église et État, qu’il puisse retourner dans son pays”, mais le gouvernement “ne partage pas la même opinion”, a livré le prélat. Il a confié ne pas être optimiste quant à un changement de position des autorités.
Critiqué par certains en raison de l’apparente discrétion de cette visite, le “ministre des affaires étrangères” du Vatican s’est expliqué : “certaines personnes n’étaient pas très heureuses de cela, mais j’ai senti que c’était à moi de décider et que si nous voulions obtenir quelque chose, nous le ferions en gardant un profil bas”. Dans ce pays comme dans d’autres, en Chine, en République démocratique du Congo ou encore au Venezuela, la diplomatie exige d’appliquer “des règles légèrement différentes”, a-t-il considéré avant d’ajouter : “nous n’abandonnons pas facilement et nous ne laissons pas notre peuple derrière”.
En Biélorussie, l’activisme du clergé n’est pas accepté
Mgr Gallagher note que son argumentaire pour défendre Mgr Tadeusz Kondrusiewicz n’a pour le moment pas fait évoluer la situation car “toute forme d’activisme politique au nom du clergé” est très difficilement acceptable dans ce pays. Pour le diplomate, si le gouvernement acceptait de nouveau Mgr Tadeusz Kondrusiewicz sur son territoire, ce serait au prix de conditions sans doute “inacceptables” aux yeux de ce dernier. L’arrivée du nouvel ambassadeur près le Saint-Siège en Biélorussie, l’archevêque croate Ante Jozić, devrait permettre de poursuivre le dialogue, a-t-il espéré.
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