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Le témoignage plein de vie de Camille, maman d’Auguste, décédé de la mort subite du nourrisson

Camille Canard

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Mathilde de Robien - publié le 08/09/20
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Camille Canard est mère de cinq enfants, dont l’aîné, Auguste, est décédé il y a dix ans de la mort subite du nourrisson. Un témoignage empreint de volonté, de foi et d’espérance. Entretien.Choisir la vie, continuer à aimer, avancer pas à pas, ce sont les choix qui se sont imposés à Camille et à son mari Cyril lorsqu’ils ont perdu leur fils aîné, Auguste, de la mort subite du nourrisson à l’âge de 5 mois. Première cause de mortalité infantile, la mort subite du nourrisson concerne environ 250 bébés par an, en France.

C’était il y a un peu plus de dix ans, le 21 décembre 2009, pendant sa sieste chez sa nourrice. Une épreuve brutale, une peine immense, un deuil douloureux, qui n’ont pourtant pas altéré la force de leur couple et leur amour pour la vie. Aujourd’hui âgée de 36 ans, Camille est l’heureuse maman de quatre autres enfants : Philippine, Hortense, Théodore et Jules. Elle vient de publier, aux côtés de Marie-Axelle Clermont et Clémentine Le Guern, un magnifique témoignage A la vie à l’amour (Emmanuel) dans lequel ces trois mamans se confient sur la mort de leur enfant. Malgré les blessures, une ode à l’espérance.

Aleteia : Face à cette épreuve brutale, qu’est-ce qui vous a soutenu, et fait en sorte que vous ne sombriez pas dans le désespoir total ?
Camille Canard : Ce soir-là, trois heures après l’annonce du décès d’Auguste, nous avons pris une décision vraiment importante, peut-être la décision la plus importante de notre vie : on a décidé de continuer à vivre, nous avons redit oui à la vie, oui à notre couple. Et c’est cette volonté d’arriver à aller de l’avant tous les deux, exprimée ensemble, qui m’a vraiment fait tendre vers le bonheur. Parce que nous savions que nous pouvions être heureux malgré la douleur, malgré le manque. Et c’était vrai.

Je le sens, je le sens en moi, je sens qu’il n’est pas loin.

Aujourd’hui, je suis profondément heureuse. La mort de mon enfant n’est pas incompatible avec le fait d’être heureuse. Certes, cela n’a pas été facile tous les jours, nous avons dû prononcer à nouveau ce oui à la vie à de nombreuses reprises. Le deuil, ce sont des montagnes russes permanentes. Mais nous nous sommes soutenus mutuellement, nous avons veillé l’un sur l’autre, nous avons continué à avoir des projets, à sourire, à rire, et c’est cette force qui a émané de notre couple qui m’a aidée à tenir.

Parlez-vous à vos autres enfants de leur grand frère ?
Oui, nous en avons toujours parlé très facilement et très simplement. Nous ne voulions pas en faire trop, ni le cacher non plus, et il me semble que nous avons trouvé un juste milieu : nous l’intégrons dans la famille, sans l’imposer non plus. La photo d’Auguste a sa place parmi les portraits des enfants, son prénom est aussi sur mon bracelet. De temps en temps, les enfants le comptent dans le nombre de leurs frères et sœurs, mais parfois non. Ils leur arrivent de dire qu’ils ont un petit frère au Ciel, mais pas tout le temps. C’est le plus souvent à leur frère qu’ils pensent quand ils souhaitent réciter une petite prière, en lui demandant par exemple des petites aides.



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Votre foi vous a-t-elle aidée à surmonter cette épreuve ?
Oui, elle n’a pas été la seule et unique source de guérison mais elle m’a aidée. Le plus grand soutien, c’est d’avoir cette conviction que mon fils est au Ciel, bien entouré, et qu’il veille sur nous. Chaque soir, depuis plus de dix ans, en me couchant, je pense à lui, je lui adresse silencieusement un petit signe. Je lui demande parfois de l’aide et des coups de pouce. C’est difficile à expliquer mais je le sens, je le sens en moi, je sens qu’il n’est pas loin.

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Éditions Emmanuel

A la vie à l’amour, Vivre après la mort d’un enfant, Marie-Axelle Clermont, Clémentine Le Guern et Camille Canard, Editions de l’Emmanuel, août 2020, 17 euros.

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