Il existe un « syndrome de Babel », un danger qui menace l’homme quand il ignore « le lien avec l’humain, avec la création et avec le Créateur », a déclaré le pape François lors de l’audience générale, ce mercredi 2 septembre dans la Cour Saint-Damase, au Vatican. Il s’agit de la première audience en présence de public depuis le mois de février 2020. Dans la Cour Saint-Damase ce mercredi 2 septembre, généralement réservée aux chefs d’État ou à la cérémonie d’assermentation des gardes suisses, le pape François a appelé à la solidarité « pour sortir meilleurs de cette crise ». Devant 500 fidèles réunis pour l’occasion, il a plaidé pour un esprit de la Pentecôte, celui qui anime une « communauté unie dans la diversité et dans la solidarité ».
Cependant, parce que « le lien avec l’humain, avec la création et avec le Créateur » est négligé, le monde se retrouve menacé par le « syndrome de Babel », a prévenu le chef de l’Église catholique. « Nous construisons des tours et des gratte-ciels, mais nous détruisons la communauté. Nous unifions les édifices et les langues, mais nous mortifions la richesse culturelle », a-t-il dénoncé.
L’esprit de Pentecôte
Le pape François a rapporté avec effroi sa rencontre avec un groupe de pêcheurs de la mer Adriatique qui a pris dans ses filets 24 tonnes de déchets, dont la moitié est constituée de plastique. « Nous voulons être les maîtres de la Terre, mais nous détruisons la biodiversité et l’équilibre écologique », a-t-il encore déploré.
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À la catastrophe de la tour de Babel, le pontife a opposé l’esprit de la Pentecôte, celui qui anime une « communauté unie dans la diversité et dans la solidarité ». Cette solidarité est « aujourd’hui la voie à parcourir vers un monde après la pandémie, vers la guérison de nos maladies interpersonnelles et sociales ».
Le « long chemin »
Le successeur de Pierre a insisté sur la nécessité de passer à un « principe de solidarité », c’est-à-dire de transformer l’interdépendance du « village global » en solidarité. C’est un « long chemin » qu’il faut emprunter « en ces heures où tout semble sombrer ».
On ne sort pas d’une crise « indemne », a prévenu le 266e Pape : « soit meilleurs, soit pires, il faut choisir ». « Cela se fait ensemble ou cela ne se fait pas », a-t-il insisté.
L’émotion des pèlerins retrouvant le pape François
L’émotion était particulièrement palpable dans l’assemblée : « Nous devons remercier le Seigneur d’être ici », confie un religieux passioniste présent. Écouter le pontife en si petite assemblée constitue un vrai « don » selon lui quand on sait que les audiences générales du pontife attirent les foules.
D’origine philippine, Francis, infirmier en Angleterre, a choisi Rome pour ses vacances afin de rencontrer le pape. « Ce voyage est une belle opportunité pour remercier le Seigneur d’avoir gardé la santé et la vie. Nous avons regardé internet et avons été heureux de voir que cette audience était prévue. C’est la première fois que je rencontre le Pape. »
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