Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête après qu’un graffeur portant un t-shirt avec la mention “Israël” a été “bousculé” en fin de semaine dernière par des jeunes, l’un d’eux traçant sur le sol, “interdit aux juifs” et “salope”. Un fait loin d’être isolé que dénonce avec fermeté l’archevêque de Strasbourg Mgr Luc Ravel.C’est un fait loin d’être isolé qui s’est déroulé à Strasbourg le 26 août. Un jeune graffeur portant un T-shirt avec la mention “Israël” a été bousculé par des jeunes, l’un d’eux ayant inscrit sur le sol “interdit aux juifs” et “salope”. Alors qu’une enquête a été ouverte et qu’un homme a été interpellé, Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, a rappelé la gravité d’un tel geste. “Isolé, il serait déjà terrible. Superposé à la suite incessante de tels actes en France ou en Alsace, il devient terrifiant”, a-t-il affirmé dans un communiqué. “Terrifiant parce qu’on le traite parfois comme un fait divers parmi les autres, comme s’il était quasi normal, comme s’il fallait faire avec, comme s’il suffisait de s’y habituer”.
“Dans la conscience d’un chrétien, non seulement l’antisémitisme mais aussi l’indifférence à son égard sont une grave faute morale”, rappelle encore l’archevêque. “Ce sont une lourde atteinte à notre foi : faut-il rappeler que Jésus-Christ était juif ainsi que sa mère et ses premiers disciples ? Aucune zone de tolérance n’est admissible sur ce sujet au sein de l’Église catholique”. Alors que le réchauffement climatique est régulièrement dénoncé, il appelle à agir de même pour ce type d’acte : “Le cœur humain n’est pas moins atteint par ces actes que la Terre par les pollutions. La glaciation des esprits nous fait courir autant de risques que le réchauffement de la planète. Il nous faut combattre ces deux dérives simultanément”.
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Fin décembre, une centaine de tombes d’un cimetière juif de Westhoffen (Bas-Rhin), non loin de Strasbourg, avaient été retrouvées marquées de croix gammées. Le père Jean-Baptiste Nadler, prêtre de la communauté de l’Emmanuel et auteur du livre Les racines juives de la messe, avait déjà noté auprès d’Aleteia une forme de banalisation. “Le regard d’un croyant peut voir que tout ce qui attaque le peuple de Dieu, c’est-à-dire le peuple juif ainsi que l’Église catholique fait le jeu du démon”, avait-il rappelé. “Que ce soient par des attaques contre le peuple juif ou contre l’Église catholique il est certain que c’est l’ennemi de Dieu qui agit.”