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Inde : douze ans après, l’Église d’Orissa se souvient de ses martyrs

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Agnès Pinard Legry - publié le 28/08/20
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Entre Noël 2007 et septembre 2008, 101 chrétiens étaient assassinés par des fondamentalistes hindous dans le district de Kandhamal, dans l’Etat d’Orissa (nord-est de l’Inde). Douze ans après l’église locale se souvient de ses « martyrs ».Les violences antichrétiennes en Orissa sont “l’expérience la plus douloureuse de l’Église en Inde”, a confié à l’agence Fides l’archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, Mgr John Barwa, en parlant des violences antichrétiennes qui ont eu lieu dans l’État d’Orissa (nord-est de l’Inde) entre Noël 2007 et septembre 2008. Si les violences ont duré plus d’un an, c’est la date du 25 août qui a été retenu par la Conférence épiscopale régionale de l’Orissa comme “Journée des martyrs”.

56.000 chrétiens obligés de fuir

Que s’est-il passé il y a douze ans ? Le 23 août 2008, un leader hindou, Swami Laxmanananda Saraswati, est tué dans son ashram à Kandhamal. Malgré la revendication de l’assassinat par par un groupe maoïste, les fondamentalistes hindous décident de s’en prendre aux chrétiens. Des émeutes se multiplient dans tout l’État d’Orissa : 6.000 habitations de chrétiens et près de 400 églises sont pillées puis incendiées, une centaine de chrétiens sont assassinés, 40 chrétiennes sont violées… Un bilan fait état de 18.000 chrétiens sont blessés et de 56.000 chrétiens obligés de fuir. Ceux qui restent sur place subissent des humiliations, certains sont tendus, d’autres contraints de boire de l’eau contenant des excréments. D’autres encore sont obligés, sous la torture, de se convertir à l’hindouisme.

Une note du National Solidarity Forum (NSF), envoyée à Fides après la fin des violences, révèle que sur les plus de 3.300 plainte déposées devant les autorités de police, seules 800 furent officiellement enregistrées. Parmi celles-ci, 518 ont été classées, les autres ayant débouché sur des procès dans le cadre desquels 88% des inculpés ont été acquittés pour manque de preuves ou de témoins, souvent dissuadés par le biais de menaces.



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Plus récemment, un rapport publié le 28 juillet 2020 par l’organisation œcuménique Persecution Relief souligne que les violences contre la minorité chrétienne en Inde ont augmenté de plus de 40,87% pendant les six premiers mois de l’année, malgré le confinement décrété du 25 mars au 17 mai, par rapport à la même période en 2019. Dans le détail, ce sont 293 cas de violences, dont 5 viols et 6 meurtres, qui ont été recensés pendant les six premiers mois de l’année.

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