Tourmentés et visionnaires, les poètes sont souvent les éclaireurs de Dieu, les “voyageurs ailés”, comme l’écrivait Charles Baudelaire. Pour atteindre parfois des sommets de poésie qui inspirent et qui rapprochent de Dieu. Comme “Le Crucifix” d’Alphonse de Lamartine. Grande figure de la littérature du XIX e siècle, Lamartine est l’un des héritiers du romantisme de Chateaubriand , ce qui ne l’a pas empêché de s’engager dans les combats de son temps. Il participe à la Révolution de 1848 et sera même le premier et éphémère ministre des Affaires étrangères de la Seconde République. Il se présentera aux élections présidentielles qui porteront Louis-Napoléon Bonaparte au pouvoir.
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Très attaché à sa terre de Bourgogne, il prône le respect de la nature au point de refuser toute alimentation animale. Sa foi chrétienne est ardente mais il la pratique selon ses propres convictions qui lui valent même la mise à l’index de certains de ses textes religieux. Son poème Le Crucifix, extrait de ses Nouvelles Méditations Poétiques , est le reflet de son grand attachement au Christ:
«Tu sais, tu sais mourir! Et tes larmes divines,Dans cette nuit terrible où tu prias en vain,
De l’olivier sacré baignèrent les racines
Du soir jusqu’au matin!
De la croix, où ton œil sonda ce grand mystère,
Tu vis ta mère en pleurs et la nature en deuil;
Tu laissas comme nous tes amis sur la terre,
Et ton corps au cercueil!
Au nom de cette mort, que ma faiblesse obtienne
De rendre sur ton sein ce douloureux soupir:
Quand mon heure viendra, souviens-toi de la tienne,
O toi qui sais mourir! ” Nouvelles Méditations poétiques (1823)
Alphonse de Lamartine (1790-1869)
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